« Le Covid-19 est responsable d’une crise sanitaire mondiale sans précédent, et a frappé au début même de mon doctorat. Ayant eu une certaine expérience en médecine intensive durant mon internat, j’ai été vite mobilisé au « front » en service de réanimation, et ai dû laisser de côté les projets de recherche pour lesquels j’avais obtenu la précieuse aide financière de la Fondation pour la Recherche Médicale.
Cette crise a bouleversé le monde de la recherche en l’espace de quelques jours. Bouleversé mais pas figé, ni même freiné : la société a plus que jamais besoin de nous, médecins et chercheurs, pour prendre soin de nos concitoyens, et trouver des remèdes à travers une nouvelle percée scientifique. A chaque fois que le monde a fait face à une menace sanitaire de cette ampleur, la science a répondu présente.
C’est pour cela que notre laboratoire, orienté habituellement sur l’étude des mécanismes physiopathologiques des maladies rénales et vasculaires, au Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris, a comme beaucoup d’autres pris à bras le corps la mission de développer de nouveaux traitements contre le Covid-19. Notre équipe est investigatrice d’essais thérapeutiques multiples au sein d’une cohorte multicentrique de patients infectés par le SARS-COV-2, dans des formes sévères ou critiques. Les traitements à l’étude ciblent certains facteurs pro-inflammatoires exprimés de façon importante dans cette maladie, probablement en partie responsables de sa sévérité chez certains patients, et les premiers retours du terrain sont plutôt encourageants tant sur leur efficacité que sur leur innocuité. Les principales missions de notre consortium, multidisciplinaire, sont premièrement d’analyser les résultats cliniques à court terme chez ces patients, et deuxièmement de mieux caractériser au laboratoire les réponses immunitaires mises en jeu afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Cette guerre a deux fronts, au lit du malade, et sur la paillasse ! Dans ma jeune carrière, je n’ai jamais autant rencontré la fatalité, ni vu autant de détresse, ni essuyé tant de sueurs et parfois de larmes … Mais cette fois encore, nous allons en ressortir plus forts. Vous avez besoin de nous, mais plus que jamais, nous avons besoin de vous, j’en profite aussi pour remercier chacun de nos donateurs, qui nous permettent encore une fois de faire avancer la recherche. »
Julien Dang, médecin néphrologue,
Etudiant en première année de doctorat en sciences, spécialité Biologie Cellulaire Moléculaire, Physiologie et Physiopathologie
INSERM U970 – Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris, Hôpital Européen Georges Pompidou