Mis à jour le 22 mars 2021

Explorer les mécanismes moléculaires pour améliorer les traitements

  • La mucoviscidose est une pathologie génétique dont le pronostic a été amélioré par l’arrivée de nouveaux traitements.

  • Cependant, certains patients présentent des résistances à ces médicaments, ce qui ne leur permet pas d’en bénéficier.

  • Les chercheurs s’intéressent à des mécanismes moléculaires qui pourraient être impliqués dans ces formes résistantes, en vue de faire émerger de nouvelles pistes thérapeutiques.

Ce projet est mené par Matthieu Cornet dans l’équipe « Apprentissage statistique et modélisation des systèmes biologiques » dirigée par Walter Thomas au laboratoire « Cancer et génome : bioinformatique, biostatistiques et épidémiologie d'un système complexe » à l’Institut Curie à Paris.

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Somme accordée à Matthieu Cornet en 2020 pour la réalisation d’une thèse

Une maladie génétique au pronostic amélioré

La mucoviscidose est une maladie génétique qui concerne environ 7 200 patients en France. Cette pathologie se traduit par une augmentation de la viscosité des sécrétions corporelles.

L’augmentation de l’épaisseur du mucus produit par les tissus de l’organisme pose divers problèmes.

Le principal se situe au niveau pulmonaire, l’épaisseur du mucus produit provoque une obstruction des bronches, elle-même à l’origine d’une insuffisance respiratoire et d’une augmentation de risque infectieux. Le système digestif est aussi impacté par ce mucus épais, la digestion et l’absorption des nutriments sont perturbées. D’autres organes peuvent voir aussi leur fonctionnement altéré.

Dans les années 60, l’espérance de vie des malades était de 5 ans après le diagnostic. Grâce aux progrès thérapeutiques elle est aujourd’hui de 50 ans en moyenne. Néanmoins, il reste encore des avancées à effectuer pour améliorer la prise en charge des patients. C’est l’objectif visé par Matthieu Cornet durant sa thèse.

Une mutation au cœur de la pathologie

La mucoviscidose est liée à des mutations au sein d’un gène appelé « CFTR ». Ce gène est nécessaire à la fabrication de la protéine du même nom : ses mutations empêchent le bon fonctionnement de la protéine CFTR ce qui entraine les problèmes de sécrétion décrits. Aujourd’hui, il existe des médicaments qui « corrigent » l’activité de la protéine : ces molécules ont révolutionné le pronostic de la pathologie pour certains patients. Néanmoins, on estime qu’environ 30 % des malades ne sont pas éligibles ou ne répondent pas à ces médicaments.

Les chercheurs pensent que l’échec de ces traitements chez certains patients tient du fait que CFTR n’agit pas seule, mais au sein d’un plus vaste réseau de protéines. Leur hypothèse est que les approches thérapeutiques au cours de la mucoviscidose ne doivent pas seulement être focalisées sur les corrections de l’activité de CFTR, mais sur le rétablissement plus général du fonctionnement du réseau protéique auquel elle appartient.

Explorer les réseaux de protéines en jeu

Matthieu Cornet souhaite identifier les composants de ce réseau et étudier ses dysfonctionnements lorsque le gène CFTR est muté. A cette fin, son projet allie des approches basées sur des cellules de patients, et des approches utilisant l’informatique et l’intelligence artificielle. Ces expériences permettront également d’identifier des protéines clés, dont le blocage pharmacologique pourrait favoriser un meilleur fonctionnement global du réseau lorsque CFTR est muté. Le cas échéant, les chercheurs exploreront des médicaments connus pour inhiber ces protéines.

Ce projet pourrait ainsi permettre le repositionnement de médicament existants dans la mucoviscidose : une réelle accélération pour de futures étapes de développement clinique.

Le projet en vidéo

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