Mis à jour le 1 février 2015

Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : une barrière intestinale renforcée par la stimulation électrique

  • Chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la barrière intestinale est altérée et devient trop perméable.

  • L’équipe de Michel Neunlist a montré chez l’animal que la stimulation électrique des cellules nerveuses intestinales pouvait renforcer cette barrière et favoriser sa réparation.

  • Stimuler le système nerveux intestinal pourrait ainsi représenter une approche thérapeutique prometteuse dans ces pathologies.

Cette découverte a été réalisée par l’équipe de Michel Neunlist et dans laquelle « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives » (UMR913) de l’Institut des Maladies de l’Appareil Digestif du CHU de Nantes et dans laquelle Marie Provost était étudiante.

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31 200 €

Le Conseil scientifique de la FRM a sélectionné en 2011 le projet de Marie Provost et lui a attribué un financement de 31 200 euros pour mener à bien ses travaux au cours de son Master 2, dans l’unité de Michel Neunlist.

Des pathologies fréquentes dans la population

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des pathologies couramment présentes dans les pays occidentaux. Ces maladies se traduisent par une inflammation chronique de la muqueuse intestinale. Pour le moment, il n’existe pas de traitement curatif de ces pathologies. Marie Provost a démontré, chez des porcs modèles, l’efficacité d’une technique innovante pour lutter contre l’inflammation : la stimulation électrique des cellules nerveuses intestinales.

Les rôles multiples de la barrière intestinale

Les rôles multiples de la barrière intestinale

Pour comprendre le fonctionnement de cette technique, revenons sur les origines de la maladie et sur le rôle central de la « barrière épithéliale intestinale ». La barrière épithéliale intestinale constitue une barrière biologique complexe entre le contenu de l’intestin et l’organisme. Ses principales fonctions sont d’absorber les nutriments et d’assurer une protection vis-à-vis des agents pathogènes ou toxiques.

L’intestin contient un réseau de neurones important, le système nerveux entérique, qui régule les fonctions du tube digestif. Lorsque ces cellules nerveuses intestinales sont activées, elles produisent des molécules qui renforcent la résistance de la barrière intestinale, la protègent de l’agression par les pathogènes et favorisent les processus de réparation. Au cours des MICI, la barrière intestinale est altérée par l’inflammation de la paroi intestinale : elle devient trop perméable et ses processus de réparation sont moins efficaces.

Une barrière intestinale renforcée par la stimulation électrique

Marie Provost, Guillaume Meurette et Michel Neunlist se sont penchés sur ce mécanisme. Pour activer les cellules nerveuses qui innervent la partie terminale du côlon, les chercheurs ont stimulé électriquement (par un courant de faible intensité) la racine des nerfs située au niveau des vertèbres sacrées de porcs modèles. Cette technique très peu invasive, appelée « neurostimulation sacrée », consiste à implanter à demeure une petite électrode au niveau du sacrum. Comme un pacemaker, cette électrode émet à intervalles réguliers des impulsions électriques qui stimulent les nerfs correspondants.

Au terme de cet essai, il s’avère que les fonctions de la muqueuse intestinale n’étaient pas altérées par la stimulation chronique. Mieux encore, en condition de stress, la stimulation permettait un renforcement de la barrière épithéliale intestinale, ainsi qu’une réduction de sa perméabilité. Les chercheurs donc pensent que la neurostimulation sacrée pourrait s’avérer une technique prometteuse dans les MICI. Reste aujourd’hui à poursuivre les recherches pour valider son utilisation.


Source : Provost M, Brégeon J, Aubert P et al. Effects of 1-week sacral nerve stimulation on the rectal intestinal epithelial barrier and neuromuscular transmission in a porcine model. Neurogastroenterol Motil. 2014 Nov 11. doi: 10.1111/nmo.12465.

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