• Pour le moment, les phénomènes moléculaires impliqués dans la maladie de Crohn restent méconnus.

  • Des chercheurs se sont intéressés à l’impact d’une mutation couramment retrouvée chez les patients, et qui serait impliquée dans la maladie.

  • L’équipe est parvenue à élucider certains processus moléculaires en jeu dans la maladie, et a notamment montré que cette mutation est à l’origine d’interactions anormales entre certaines protéines.

Cette découverte a été réalisée par RaphaëleThiébaut dans l’équipe « Inflammation intestinale » dirigée par Jean-Pierre Hugot et Éric Ogier-Denis au Centre de Recherche sur l’inflammation à Paris.

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Raphaële Thiébaut a reçu cette somme en 2009 du Conseil scientifique de la FRM, ce qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

Une origine multiple

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. En moyenne, 5 nouveaux cas de maladie de Crohn se déclarent chaque année pour 100 000 habitants, toutes classes d’âge confondues. Son pic d’incidence se situe entre 20 et 30 ans. Cette pathologie résulte d’une activation anormale du système immunitaire qui entraine une inflammation néfaste au niveau de la paroi du tube digestif. L’ensemble du tube digestif peut être touché. La maladie de Crohn peut entraîner des lésions de gravité variable, pouvant parfois conduire à l’ablation chirurgicale du segment du tube digestif atteint. Pour le moment, les origines précises de la pathologie sont méconnues : elles seraient le produit à la fois de facteurs environnementaux (infection pendant l’enfance, pollution…) et génétiques. Les chercheurs ont récemment mis en évidence des protéines qui interviendraient dans la pathologie.
Un gène de prédisposition en ligne de mire

Un gène de prédisposition en ligne de mire

L’équipe s’est intéressée à un gène très fréquemment muté lors de la maladie de Crohn : le gène NOD2. En effet, on estime que, dans la population caucasienne, 50 % des patients atteints de la pathologie présentent une mutation de NOD2 (contre 20 % chez les personnes indemnes). Ce gène est nécessaire à la formation de la protéine NOD2, qui est au carrefour de nombreux mécanismes moléculaires. Elle intervient notamment dans la réaction immunitaire, plus particulièrement dans la reconnaissance de la surface des bactéries et dans l’initiation de l’inflammation. Les mutations du gène NOD2 pourraient ainsi affecter la fonction de sa protéine, ce qui favoriserait ensuite la survenue de la maladie de Crohn. Les chercheurs se sont ainsi naturellement penchés sur les protéines qui interagissent avec NOD2, et qui pourraient ainsi intervenir dans les phénomènes moléculaires à l’origine de la pathologie.

Quels processus moléculaires en jeu ?

L’identification de protéines partenaires de NOD2 a fait appel à des techniques de biologie moléculaires avancées. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence 11 protéines interagissant avec NOD2. Ces protéines interviennent dans plusieurs processus comme le transport de molécules dans la cellule ou encore l’architecture cellulaire. Autre découverte d’intérêt : 3 formes de NOD2 anormales et fréquemment retrouvées lors de la maladie de Crohn présentaient des interactions protéiques différentes de celles observées avec les protéines NOD2 normales. Ces interactions anormales pourraient participer au processus pathologique.

Cette étude montre avec plus de précisions le retentissement des formes anormales de NOD2 à l’intérieur de la cellule : une avancée dans les connaissances sur la maladie de Crohn.


Source : Thiébaut R et al. Characterization and Genetic Analyses of New Genes Coding for NOD2 Interacting Proteins. PLoS One 2016 ; 11:e0165420.

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