Mis à jour le 1 avril 2016

Schizophrénie : Mise en évidence d’une zone cérébrale impliquée dans les hallucinations auditives

  • Les personnes souffrant de schizophrénie présentent de nombreux symptômes, les hallucinations auditives étant l’un des plus courants.

  • Ces hallucinations peuvent parfois s’avérer résistantes aux traitements, ce qui pousse les chercheurs à remonter vers leurs origines pour trouver de nouvelles thérapies.

  • Une équipe est parvenue à identifier la zone cérébrale impliquée dans ces hallucinations auditives.

Les hallucinations auditives, un symptôme important de la maladie

La schizophrénie est une pathologie mentale qui évolue, lorsqu’elle n’est pas prise en charge, vers une « dissociation » progressive de la personnalité et une perte de contact avec la réalité. Contrairement aux idées reçues, la schizophrénie est une maladie très répandue, puisqu’on estime que près de 1 % de la population mondiale en est atteinte.  Ses symptômes sont divers : idées délirantes, diminution des capacités de communication… mais l’un des plus caractéristiques est la présence d’hallucinations, notamment auditives (voix qui interpelle, donne des ordres…). Très handicapant, ce type d’hallucination est parfois résistant aux traitements actuels. Aussi, les chercheurs focalisent leurs études sur les origines cérébrales de ces symptômes. Ils ont récemment mis en évidence une zone cérébrale importante dans ce phénomène.

Un problème de distinction entre soi et non soi

Un problème de distinction entre soi et non soi

Les hallucinations auditives proviennent d’un problème d’attribution des sons dans le cerveau. Les patients schizophrènes éprouvent des difficultés à distinguer les voix provenant d’eux-mêmes (du soi) des voix extérieures (le non-soi) : concrètement, les schizophrènes perçoivent leur voix « intérieure » comme provenant de l’extérieur. Ce phénomène serait au cœur de la physiopathologie de la schizophrénie, et lié à des dysfonctionnements cérébraux divers. Les chercheurs se sont donc tout naturellement penchés sur les aires cérébrales en jeu dans cette discrimination des voix du soi par rapport à celles du non soi.

Découverte de la région cérébrale incriminée

A cette fin, ils ont réalisé des examens d’imagerie par résonnance magnétique chez 39 personnes sujettes aux hallucinations auditives et 19 personnes non malades. Grâce à cette étude, les auteurs ont identifié une zone cérébrale importante dans l’origine des hallucinations auditives : il s’agit de la jonction temporopariétale droite (zone du cerveau entre l’aire temporale et l’aire pariétale).

Cette découverte constitue donc une avancée intéressante sur ce symptôme prépondérant de la schizophrénie : en effet, cibler cette zone cérébrale pourrait s’avérer une piste thérapeutique prometteuse à l’avenir.


Source : Plaze M et al. Who is talking to me?" - Self-other attribution of auditory hallucinations and sulcation of the right temporoparietal junction. Schizophr Res 2015 ; 169 : 95-100.

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