Tout d’abord, sur le diagnostic, différents travaux de recherche tentent aujourd'hui de découvrir des biomarqueurs qui permettraient un diagnostic plus précoce. Par exemple, de nombreuses études sont menées sur des marqueurs détectables dans le sang ou dans le liquide céphalo-rachidien, avec comme but essentiel la mesure d’un seuil permettant d'identifier et d'affirmer la maladie. L’étude de cohortes de patients les plus à risque de développer la pathologie, parce qu’ils présentent des symptômes précurseurs ou sont porteurs d’une anomalie génétique impliquée dans une forme héréditaire, devrait permettre d’y répondre.
Du côté de la pharmacologie, on teste des substances visant à empêcher la formation et l’accumulation des corps de Lewy et/ou de les détruire. L’une des stratégies repose sur l’immunothérapie : il s’agit d’administrer des anticorps anti alpha-synucléine ou d’en stimuler la production par l’organisme lui-même via un vaccin. Des essais cliniques de phase 1 et 2 ont déjà eu lieu. Seulement, la difficulté de cette approche est d’atteindre le cerveau et les neurones de manière spécifique. Certaines équipes cherchent donc en parallèle à rendre la barrière hémato-encéphalique, la frontière physiologique plus ou moins étanche entre la circulation sanguine et le système nerveux central, plus perméable. Cela faciliterait la pénétration des molécules dans le cerveau.
D’autre part, des équipes travaillent aussi à la mise au point de facteurs neurotrophiques, c’est-à-dire des substances qui protègent les neurones de leur disparition. Après plusieurs échecs, il y a une vingtaine d’années, cette piste est à nouveau explorée avec prudence. On peut également noter la mise en place d’un essai clinique de phase 2 qui évalue l’intérêt de piéger le fer dans le cerveau, car on estime qu’il contribue à la toxicité des corps de Lewy. L’effet placebo pose de grandes difficultés pour ces essais thérapeutiques : il pourrait expliquer jusqu’à 30 à 50 % de l’amélioration des symptômes.
Une autre option pourrait être de faire synthétiser par le cerveau lui-même la dopamine manquante par thérapie génique. A cette fin, on tente d’introduire les gènes qui permettent la synthèse de la dopamine dans les cellules cérébrales. Pour le moment, les recherches sont en cours pour étudier cette option thérapeutique. Il s’agira aussi par la suite d’évaluer précisément les doses et fréquences optimales des injections, et de déterminer le type de patients à qui ces dernières bénéficieront le plus.
Enfin, la thérapie cellulaire se propose de remplacer les neurones disparus par une greffe de nouvelles cellules, ou de stimuler la formation de nouvelles cellules pour remplacer celles détruites. Les avancées dans l’utilisation des cellules souches, qui permettent de produire une source illimitée de neurones dopaminergiques, ont permis de relancer les recherches par de nombreuses équipes dans le monde. Mais de nombreux travaux restent nécessaires pour mettre au point cette approche.