Mis à jour le 22 août 2023

Une molécule innovante pour traiter la maladie d’Alzheimer et d’autres tauopathies

  • Les tauopathies comme la maladie d’Alzheimer sont des pathologies caractérisées par une mort neuronale liée à l’accumulation d’une protéine, Tau, sous forme anormale. 

  • Les chercheurs s’intéressent à des composés, les « héparanes sulfates », dont l’altération au cours des tauopathies contribuerait à la formation des dépôts de Tau. 

  • Ils ont développé un composé qui, en mimant des héparanes sulfates fonctionnels, est capable de limiter la présence de formes anormales de protéines Tau dans des modèles : cette molécule pourrait constituer une nouvelle stratégie thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer.

Dulce Papy-Garcia est professeure de Biochimie et Glycosciences et directrice du laboratoire « Gly-CRRET : Glycobiologie, Croissance, Réparation et Régénération Tissulaires » à l’Université Paris Est Créteil.

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552 000 €

Financement accordé à Dulce Papy-Garcia en 2022 dans le cadre de l’Appel à Projets « Médecine Réparatrice »

Découverte du projet à travers le regard de la chercheuse

« Notre projet porte sur le développement d'un composé innovant pour le traitement des tauopathies, comme la maladie d'Alzheimer. Les tauopathies sont caractérisées par une mort neuronale liée à la présence de l’accumulation de la protéine Tau sous une forme anormale et agrégée dans les neurones. Nous nous intéressons à des composés, les « héparanes sulfates », qui jouent un rôle central dans le maintien de l’équilibre des tissus, mais aussi dans l’agrégation de la protéine Tau. En effet, plusieurs travaux ont montré que les héparanes sulfates sont altérés dans les tauopathies, ce qui diminue leur activité protectrice et favorise en conséquence la modification de la protéine Tau sous sa forme pathologique. 

Nous avons ainsi établi l’hypothèse que rétablir le rôle des héparanes sulfates grâce à des molécules pharmacologiques qui miment leur action pourrait être une voie prometteuse pour traiter les tauopathies. Nous avons ainsi développé un tel composé appelé F6, qui lors de son administration à un modèle murin de tauopathie a montré une capacité à limiter la présence de formes anormales de protéines Tau. Aujourd’hui, avant d’envisager une étude chez l’homme, nous souhaitons confirmer l’intérêt de cette stratégie au travers de deux approches. D’une part, il s’agit de déterminer si F6 administrée chez la souris peut atteindre les régions cérébrales touchées et avoir ainsi un effet protecteur sur des paramètres mesurables et transposables chez l’homme. De l’autre, nous voulons savoir si notre composé peut être efficace à des doses compatibles avec une utilisation chez l’humain. 

Notre étude pourrait ouvrir la voie à une stratégie thérapeutique innovante pour prendre en charge la maladie d’Alzheimer et les autres tauopathies. »

Par Dulce Papy-Garcia

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