Les agrégats de protéines Tau ont la capacité d’interagir avec la membrane des cellules saines, mais, jusqu’à présent, on ne savait pas sur quelles molécules de surface elles pouvaient se lier.
Au terme de leur étude réalisée chez l’animal, les chercheurs ont montré que deux protéines essentielles à la survie des neurones étaient ciblées : la pompe sodium/potassium et les récepteurs au glutamate. De plus, ils ont démontré que cette fixation engendrait des désordres au niveau des protéines membranaires. Cette interaction pourrait entrainer des anomalies de communication entre les neurones. Ainsi, la fixation de ces agrégats de protéines Tau pourrait initier la dégénérescence des neurones.
Ces données apportent des pistes intéressantes pour la mise au point de nouvelles stratégies thérapeutiques. L’une des approches consisterait à empêcher pharmacologiquement la fixation des agrégats de protéines Tau à la surface membranaire de cellules saines pour contrer leurs effets délétères.
L’autre serait de restaurer, par des médicaments, la fonction des protéines essentielles à la survie des neurones que les chercheurs ont identifiées.
Cette étude constitue sans nul doute une avancée qui pourrait faire parler d’elle ces prochaines années.
Source : Shrivastava AN et al. Clustering of Tau Fibrils Impairs the Synaptic Composition of a3-Na+/K+-ATPase and AMPA receptors. EMBO Journal – Janvier 2019.