#chiffres-cles

La maladie d’Alzheimer en chiffres

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 55 millions de personnes sont atteintes de démences dans le monde. La maladie d’Alzheimer serait responsable de 60 à 70 % des cas. La démence est la 7ème cause de décès sur la planète. 

En France, on estime le nombre de cas de maladie d’Alzheimer à 900 000, 225 000 nouveaux cas étant dépistés chaque année. Si l’on inclut les aidants, plus de 3 millions de personnes seraient concernées. L’Inserm précise qu’elle touche 2 % des personnes avant 65 ans, et 15 % de la population au-delà de 80 ans. On estime que la pathologie est la 1ère cause de dépendance lourde du sujet âgé. Selon Santé Publique France, la pathologie est 2 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

#causes

Quelles en sont les causes ?

L’origine même de la maladie est encore inconnue à ce jour mais des avancées considérables ont été réalisées au cours des dernières décennies, dans la compréhension des mécanismes moléculaires en jeu ainsi que dans la progression des lésions au cœur du cerveau.

Ainsi, deux types de lésions cérébrales seraient à l’origine de la mort des neurones. Elles sont dues à l’agrégation de 2 molécules : le peptide ß-amyloïde entre les neurones (plaques amyloïdes) et la protéine Tau sous une forme anormale à l’intérieur des neurones (dégénérescence neurofibrillaire). La présence des agrégats perturbe dans un premier temps la communication neuronale. Lorsque ces agrégats deviennent trop importants, ils induisent la mort des neurones. 

L’hypothèse stipulée est celle de la « cascade amyloïde » : différents facteurs interviendraient (génétiques, âge…), entrainant tout d’abord la formation des plaques amyloïdes puis la dégénérescence neurofibrillaire. Cette hypothèse n’est pas pleinement satisfaisante et n’explique pas à elle seule le développement de la maladie, aussi les chercheurs explorent de nombreuses pistes comme l’immunité, les infections, le métabolisme…

#symptomes

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Au début, la maladie d’Alzheimer se manifeste le plus souvent par des troubles de la mémoire. Ensuite, d’autres fonctions cérébrales sont touchées, ce qui entraîne des troubles de l’orientation, du langage, de l’écriture, de l’humeur, du sommeil… Leur développement est très variable selon les patients. Progressivement, avec l’évolution de la maladie, les tâches habituelles deviennent malaisées et l’adaptation aux situations nouvelles particulièrement difficile. La dépendance s’installe alors. 

La maladie évolue durant une dizaine d’années environ après l’apparition des premiers symptômes avant d’aboutir au décès de la personne. Cette évolution est la conséquence de la lente progression des lésions dans le cerveau. Elle est très variable d’un patient à l’autre : la vitesse de déclin cognitif est propre à chaque patient et les symptômes et leur ordre d’apparition peuvent différer.

#facteurs-de-risque

Existe-t-il des facteurs de risque ou des facteurs protecteurs ?

La maladie d’Alzheimer est multifactorielle : elle résulte d’un mélange de prédispositions génétiques et de facteurs environnementaux. 

L’âge reste le facteur prédominant. 

Seuls 1 % des cas d’Alzheimer sont liés à une forme héréditaire, et sont dues à une mutation dans un gène particulier. Les symptômes apparaissent avant 60 ans, parfois dès 30-35 ans. Son mécanisme biologique est similaire aux autres formes de la maladie. Si 99 % des cas ne sont pas à proprement parler héréditaires, le terrain génétique individuel joue néanmoins un rôle dans l’apparition de la maladie. C’est ce que les scientifiques appellent la « susceptibilité génétique ». Plusieurs gènes ont été identifiés comme associés à un risque élevé de développer une maladie d’Alzheimer (les gènes APOE4, SORL1, TREM2 ou ABCA7 par exemple).

On peut ensuite citer comme facteurs de risque de développer la maladie les pathologies cardiovasculaires telles que le diabète, les troubles lipidiques ou l’hypertension artérielle, le tabagisme, la sédentarité... 

A l’inverse, plusieurs études ont montré que plusieurs facteurs comme l’exercice physique, un haut niveau d’éducation ou encore un régime alimentaire équilibré de type méditerranéen semblent avoir un effet protecteur.

Les chercheurs poursuivent leurs investigations pour identifier des facteurs impliqués dans la pathologie.

#diagnostic

Comment est établi le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ?

L’état de « démence » n’est pas uniquement lié à la maladie d’Alzheimer.

Le diagnostic repose sur des éléments cliniques et sur la présence de certains marqueurs biologiques.

Lors du premier entretien médical, des tests cognitifs sont réalisés car les désordres liés à la maladie d’Alzheimer sont caractéristiques. Un des tests les plus fréquents est le Mini Mental Status Examination (MMSE), qui peut donner une première orientation diagnostique.

Un moyen possible de confirmer la pathologie est la réalisation d’une ponction lombaire pour rechercher des biomarqueurs spécifiques à la maladie au sein du liquide céphalorachidien (LCR).

Des examens d’imagerie peuvent aussi être entrepris comme l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ou, plus récemment, la tomographie par émission de positons (TEP).

Une prise de sang peut être effectuée afin d’écarter d’autres pathologies pouvant se manifester par des troubles cognitifs, telles que des carences, des maladies thyroïdiennes…

#prise-en-charge

Quelle est la prise en charge de la maladie d’Alzheimer ?

Pour le moment, aucun traitement curatif contre la maladie d’Alzheimer n’est disponible. La destruction des neurones ne peut être stoppée. Néanmoins, une prise en charge existe : elle vise à freiner la progression des symptômes, l’apparition de la dépendance et à préserver la qualité de vie du patient et de son entourage.

Cette prise en charge est globale, individualisée et précoce passant notamment par des activités physiques, des exercices cognitifs et un suivi nutritionnel.

#recherches-actuelles

Quelles sont les pistes de recherche actuelles ?

Dépister la pathologie de manière plus fiable et plus précoce. Cela passe notamment par l’amélioration des techniques d’imagerie cérébrale, mais aussi par la découverte de biomarqueurs sanguins, plus sensibles et précis, capables également de renseigner sur le stade de la maladie et sur son évolution. 

Prévenir ou retarder l’apparition de la maladie. En l’absence de traitement efficace, la prévention est centrale. Des études sont ainsi menées pour mieux comprendre les facteurs en cause dans la maladie, ce qui permettra de mieux orienter les politiques de santé publique.

Comprendre les processus moléculaires à l’œuvre dans le développement de la maladie. Les chercheurs s’intéressent ainsi aux facteurs génétiques, mais aussi épigénétiques, qui pourraient intervenir au cours de la pathologie. Il s’agit également d’élucider les évènements qui conduisent à l’accumulation toxique des molécules et à leur propagation au niveau des neurones. Les équipes s’intéressent également à la neuroinflammation, un phénomène qui a jouerait un rôle important dans le développement de la pathologie. Améliorer les connaissances sur les cellules immunitaires qui sont impliquées pourrait apporter des pistes thérapeutiques intéressantes 

Mettre au point des traitements de la pathologie. Certains essais cliniques, dont des approches d'immunothérapies, ont donné de premiers espoirs. 
Ainsi, en juin 2021, un nouveau médicament, l’aducanumab, a été approuvé par l’agence de santé américaine, la Food and Drug Administration (FDA). Ce traitement cible le peptide amyloïde toxique qui s’accumule dans le cerveau. Il est réservé à des patients au stade précoce de la maladie d’Alzheimer. L’Agence européenne du médicament a quant à elle refusé son autorisation de mise sur le marché en décembre 2021. Sa justification : bien que la molécule réduise effectivement les agrégats de protéine amyloïde dans le cerveau des patients, le lien avec une amélioration clinique n’a pu être démontré. De nouveaux résultats d’études sont attendus à partir de 2026. 
En janvier 2023, le lecanemab, a été approuvé par la FDA. Il cible également le peptide bêta-amyloïde pour empêcher son accumulation. Dans une étude de phase 3 menée chez des patients au stade léger d'Alzheimer, le lecanemab a ralenti le déclin cognitif de 27 % en 18 mois. Une demande d'autorisation de mise sur le marché a été déposée auprès de l'Agence européenne des médicaments.
Enfin, une demande d’autorisation auprès de la FDA est en cours pour une troisième molécule, le donanemab, qui montre également un ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel chez les patients.

En complément, les espoirs portent également sur l’emploi de molécules ciblant d’autres mécanismes. Citons par exemple les « oligonucléotides antisens », des molécules qui ont montré une efficacité dans la réduction des lésions cérébrales liées aux protéines Tau dans une étude clinique de très faibles effectifs.

Autant de résultats porteurs d’espoir pour les années à venir !

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