Mis à jour le 1 mars 2017

Douleur : premiers résultats d’une stratégie dans la douleur neuropathique

  • Les douleurs liées à des lésions du système nerveux, ou douleurs neuropathiques, répondent peu aux traitements existants.

  • Les chercheurs s’intéressent à une molécule appelée BH4 qui interviendrait dans la régulation de ces signaux douloureux.

  • L’équipe a montré que le blocage de sa production au sein de modèles animaux avait un effet sur l’hypersensibilité à la douleur : un pas vers l’élaboration d’une nouvelle stratégie thérapeutique.

Cette découverte a été réalisée par Alban Latrémolière au Kirby Neurobiology Center du Children's Hospital de Boston.

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C’est la somme accordée à Alban Latrémolière en 2007 pour la réalisation d’un stage post-doctoral à l’étranger et qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

La difficile prise en charge des douleurs neuropathiques

Les douleurs neuropathiques sont des douleurs particulièrement difficiles à prendre en charge. Les traitements existants sont peu efficaces, et de nombreux patients sont en situation d’échec thérapeutique. Les douleurs neuropathiques résultent de lésions au niveau du système nerveux (cerveau, moelle épinière ou encore nerfs).

Certaines de ces douleurs neuropathiques présentent des caractéristiques très particulières, et débouchent sur des manifestations typiques, telles que l’allodynie (douleur déclenchée par un stimulus normalement indolore) ou encore une hyperalgésie (ou hypersensibilité à la douleur, c’est-à-dire une réponse douloureuse exacerbée). Une équipe est parvenue à réduire ces manifestations au sein de modèles animaux en bloquant un mécanisme moléculaire.

BH4 : un régulateur de la douleur ?

Les chercheurs se sont penchés sur une molécule naturellement produite par l’organisme appelée tetrahydrobioptérine, ou BH4. Elle est produite en grande quantité par le tissu nerveux sensitif après une lésion et par certaines cellules immunitaires.

Au cours de précédentes expériences, l’équipe a montré que les patients qui présentaient naturellement un taux faible de BH4 étaient moins sensibles à la douleur que les autres après un traumatisme : ils en ont conclu que BH4 pouvait être un régulateur intéressant de la sensibilité à la douleur après une lésion.

Face à cette observation, l’équipe a souhaité tester l’effet d’une baisse de la production de la protéine BH4 au sein d’un modèle animal, en vue d’explorer son action antalgique.

Inhiber BH4 pour lutter contre l’hypersensibilité à la douleur

L’équipe a développé une molécule qui bloque l’action d’une enzyme, SPR, nécessaire à la synthèse de BH4 dans les cellules nerveuses. Ils l’ont ensuite administré à des souris présentant une lésion des nerfs : ces dernières ne présentaient plus de phénomène d’hypersensibilité à la douleur. De plus, le composé n’affectait pas la douleur nociceptive, c’est-à-dire la sensation douloureuse protectrice permettant d’éviter de se blesser. Dernier point positif : le produit était très bien toléré par l’animal, et ne provoquait pas d’effets secondaires, que cela soit du point de vue de la tolérance ou de la dépendance.

Inhiber la production de BH4 dans l’organisme pourrait ainsi s’avérer une voie de recherche prometteuse dans la lutte contre la douleur.

Source : Latremolière A et al. Reduction of neuroathic et inflammatory pain through inhibition of the tetrahydrobiopterin pathway. Neuron 2015 ; 86 : 1393-06.

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