Mis à jour le 1 juillet 2018

Douleur : une nouvelle cible thérapeutique dans la spasticité et la douleur chronique liées à une lésion de la moelle épinière

  • Les lésions de la moelle épinière génèrent dans 70 % des cas une spasticité associée à une douleur chronique.

  • Ces symptômes sont particulièrement préjudiciables pour les patients, au point d’être plus gênants que la paralysie elle-même.

  • Les chercheurs ont mis en évidence le rôle d’une protéine dans ces symptômes, et ils souhaitent aujourd’hui savoir si elle constitue une cible thérapeutique potentielle.

Ce projet est mené par Irène Sanchez dans l’équipe « Plasticité et physio-pathologie des réseaux moteurs rythmiques » (P3M) dirigée par Frédéric Brocard à l’Institut de Neurosciences de la Timone à Marseille.

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Financement reçu en 2017 par Irène Sanchez pour une fin de thèse.

Douleur, spasticité et lésion de la moelle épinière

Après lésion de la moelle épinière, près de 70 % des personnes souffrent de douleurs chroniques et de spasticité. La spasticité est caractérisée par l’augmentation de certains réflexes sensoriels ou moteurs, une raideur musculaire, une contraction des muscles accrue et des spasmes. Douleur et spasticité se développent graduellement au cours des mois et des années qui suivent la lésion, au point de devenir plus négatifs pour les malades que la paralysie elle-même. Les traitements disponibles étant le plus souvent inefficaces, les recherches dans ce domaine restent donc indispensables afin de soulager les personnes atteintes.

Quels sont les mécanismes neuronaux impliqués ?

Les échanges de messages entre le cerveau et les muscles via la moelle épinière sont transmis au travers d’un réseau de neurones.

Il en existe deux types : les neurones « excitateurs » (relayant par exemple la contraction) et les réseaux « inhibiteurs » (correspondant au signal du relâchement).

En conditions normales, ces deux systèmes fonctionnent en équilibre.

En revanche, les scientifiques pensent qu’en cas de lésion de la moelle épinière, l’inhibition des circuits neuronaux est réduite et, à l’inverse, l’action des neurones excitateurs est plus importante. Ce phénomène serait au cœur de la spasticité musculaire et des douleurs associées.

La protéine KCC2 en cause

Irène Sanchez s’intéresse à des protéines neuronales appelées KCC2 qui sont impliquées dans le phénomène d’inhibition. La production de ces protéines est diminuée suite à une lésion de la moelle épinière, et leur absence entraîne une diminution de l’inhibition neuronale. Les chercheurs veulent donc stimuler la production des protéines KCC2 afin de restaurer l’inhibition neuronale perdue chez les patients.

Test de deux composés pharmacologiques

L’équipe a identifié deux composés pharmacologiques qui seraient en mesure d’augmenter la production de KCC2 et donc de compenser la perte de l’inhibition neuronale : ces composés sont TCB2 et les molécules de la famille des phénothiazines (de puissants psychotropes). Plus précisément, ils agiraient en restaurant l’expression de KCC2 au sein des neurones.

Les chercheurs souhaitent au travers de ce projet mieux caractériser leurs effets par des techniques de biologie cellulaire et moléculaire, en vue d’élucider leur mode d’action dans l’organisme.

Si les hypothèses des chercheurs se confirment, cela ferait de KCC2 une cible thérapeutique possible pour traiter la spasticité et la douleur associées à des lésions de la moelle épinière : un réel espoir à l’avenir pour les patients.

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