Mis à jour le 27 mai 2019

Dépression : des protéines au cœur de la résistance aux antidépresseurs

  • La dépression est un trouble psychiatrique fréquent dont la prise en charge passe dans la majorité des cas par des médicaments antidépresseurs.

  • Malheureusement, certains patients restent insensibles à ces médicaments.

  • Des chercheurs ont identifié un mécanisme moléculaire qui pourrait expliquer cette résistance aux antidépresseurs.

Cette découverte a été réalisée par Luc Maroteaux et son équipe « Sérotonine, microglie, plasticité et pathologie » à l’Institut du Fer à Moulin à Paris, INSERM UMR-S1270.

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Somme accordée par la FRM à Luc Maroteaux en 2014 pour son projet.

Des antidépresseurs pas toujours efficaces

La dépression est une pathologie psychiatrique qui toucherait près de 20 % des personnes au cours de leur vie.

C’est un trouble de l’humeur durable caractérisé par une perte de ressenti du plaisir, une grande tristesse et une fatigue, le tout ayant un fort retentissement sur la vie quotidienne. La dépression est une maladie qui constitue un risque majeur de suicide : un véritable fléau, près de 9 000 décès par suicide sont recensés chaque année dans l’hexagone.

Aujourd’hui, la prise en charge de la dépression passe par une psychothérapie, le plus souvent associée à la prise de médicaments appelés « antidépresseurs ».

Cependant, les traitements médicamenteux sont parfois inefficaces chez certains patients. Les chercheurs redoublent donc d’efforts pour mettre en évidence les causes physiologiques de cette résistance aux antidépresseurs. Luc Maroteaux et son équipe ont réalisé une avancée significative dans le domaine.

La sérotonine : une molécule cérébrale clé

Les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes cérébraux sur lesquels jouent les antidépresseurs pour exercer leur action.

Bien que les causes de la dépression puissent être diverses, la plupart des antidépresseurs agissent en augmentant les niveaux d’une molécule dans le cerveau, la sérotonine.

La sérotonine est un « neurotransmetteur », une substance chimique qui sert à transmettre un message entre deux neurones.

Une protéine absente chez certains patients

Des études précédentes ont montré que l’absence d’une protéine, appelée 5-HT2B, à la surface des neurones, est associée à des comportements impulsifs et suicidaires.

Cette protéine est un « autorécepteur de la sérotonine », c’est-à-dire une molécule sur laquelle se fixe la sérotonine pour relayer son action et présente à la surface du neurone qui l’a lui-même produite.

L’équipe menée par Luc Maroteaux a découvert que, chez la souris, cet autorécepteur joue un rôle central dans la sécrétion par ces neurones de la sérotonine. Ainsi, lorsque la protéine « récepteur » 5-HT2B est absente ou réduite, la sérotonine est secrétée en quantité plus faible, et la réponse aux antidépresseurs est moins bonne.

Si ces résultats sont confirmés chez l’humain, ces autorécepteurs pourraient s’avérer de nouvelles cibles thérapeutiques dans la prise en charge de la dépression.



Sources : Communiqué de presse Inserm ; Belmer A et al. Positive regulation of raphe serotonin neurons by serotonin 2B receptors. Neuropsychopharmacology 2018 ; 43 : 1623-32.

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