La dépression est une pathologie fréquente qui peut avoir de lourdes répercussions pour les patients et leur entourage.
Des chercheurs se sont intéressés aux attentes des personnes déprimées et de leurs proches vis-à-vis de la prise en charge de la maladie.
Au terme de leur étude, les chercheurs sont parvenus à identifier des critères plus pertinents pour évaluer l’efficacité des traitements.
Mis à jour le 7 décembre 2020
Les attentes des patients et de leurs proches vis-à-vis de la maladie mieux comprises
Cette avancée a été obtenue par le Dr Astrid Chevance au Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique dirigé par le Pr Philippe Ravaud à l’Hôpital Hôtel-Dieu à Paris.
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Somme accordée au Dr Astrid Chevance en 2017 pour le financement d’une thèse. La chercheuse s'est également vu décerner le Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco en 2020.
Une pathologie à ne pas négliger
La dépression est un trouble psychiatrique très fréquent : on estime qu’il touchera environ 1 Français sur 5 au cours de sa vie.
Cette maladie est très pénalisante pour le patient : ce trouble de l’humeur se traduit par une tristesse constante et/ou une perte de plaisir (anhédonie), une insomnie à type de réveil précoce, un ralentissement psychomoteur et des troubles cognitifs (motivation, attention, mémoire).
Un cortège d’états psychiques négatifs l’accompagne (culpabilisation, manque d’estime de soi, désespoir, perte de sens et engendre une souffrance psychique quasi permanente et durable.
Le repli sur soi et le délitement des liens familiaux et amicaux, les arrêts maladies, les difficultés professionnelles sont des conséquences fonctionnelles graves.
La dépression n’est pas à prendre à la légère, puisqu’elle multiplie par 30 le risque de suicide. Cela explique l’intérêt des chercheurs pour cette pathologie, et plus particulièrement sur les attentes des patients et de leurs proches vis-à-vis des prises en charge. Ces dernières ont été explorées au cours d’une étude menée par le Dr Astrid Chevance et son équipe, en vue de de parfaire et de créer de nouveaux indicateurs utilisés dans le cadre d’essais cliniques, mais également remettre le patient au cœur de la prise en charge.
Vers de nouveaux critères de jugements
Au terme de cette période, un total de 8 183 réponses a été collecté. Elles ont permis d’identifier 80 critères d’intérêt pour les patients. 64 concernaient les symptômes comme la souffrance mentale (psychologique ou psychique) ou encore les troubles de la motivation. 16 domaines concernaient le « fonctionnement » comme l’isolement social, et 54 portaient sur d’autres domaines comme la sécurité des traitements, l’organisation des soins ou encore la représentation de la maladie vis-à-vis de l’extérieur et la stigmatisation.
Cette étude, une des premières du genre, permet de mettre en évidence des indicateurs pertinents pour le suivi de l’évolution des patients dépressifs dans le cadre d’essais thérapeutiques : une avancée pour une meilleure prise en charge.
Source : Chevance A et al. Identifying outcomes for depression that matter to patients, informal caregivers, and health-care professionals: qualitative content analysis of a large international online survey. Lancet Psychiatry 2020 ; 7 : 692-702.