Mis à jour le 1 août 2014

Addiction : un nouveau mécanisme de la dépendance au tabac

  • Le tabagisme est un véritable fléau qui engendre des milliers de morts par an en France.

  • Grâce à un financement de la Fondation pour la Recherche Médicale, Philippe Faure et son équipe ont montré qu’une mutation génétique présente chez les gros fumeurs était fortement impliquée dans la dépendance à la nicotine, la substance psychoactive du tabac.

  • Cette découverte pourrait déboucher à la mise au point de traitements personnalisés permettant de se débarrasser de cette addiction.

Cette découverte est le fruit du travail conjoint de Philippe Faure,  responsable de l'équipe "Neurophysiologie et comportement" au laboratoire «Neuroscience Paris Seine" et l'équipe "Neurobiology of Cholinergic Systems" dirigée Uwe Maskos à l'Institut Pasteur à Paris.

Vos dons en actions
300 000 €

Le projet de Philippe Faure a été sélectionné en 2013 par le Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale.

Son équipe a reçu 300 000 euros pour mener à bien ces recherches, ainsi que le label « équipe FRM », gage d’excellence.

Le tabagisme : un enjeu de santé publique majeur

Le tabagisme actif serait à l’origine de 73 000 décès prématurés par an et responsable de 90 % des cancers du poumon en France selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.

En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt prématurément des causes de son tabagisme, et la moitié de ces décès se situent entre 35 et 69 ans. L’addiction au tabac représente donc un véritable enjeu de santé publique qu’il devient urgent d’enrayer.

Comprendre les origines de l'addiction

La recherche se tourne aujourd’hui vers les mécanismes à l’origine de l’addiction : mieux les comprendre permettrait d’optimiser la prise en charge des patients. Philippe  Faure et son équipe s’intéressent à cette problématique au sein du laboratoire « Neuroscience Paris Seine, CNRS, UPMC ».

Ces chercheurs, grâce à un financement accordé par la Fondation pour la Recherche Médicale et en collaboration avec une équipe menée par Uwe Maskos (CNRS, Institut Pasteur), viennent de mettre en évidence l’influence du patrimoine génétique dans la dépendance au tabac. Cette addiction serait liée à la mutation d’un gène impliqué dans la transmission de l’effet de la nicotine dans les neurones.

La nicotine comme source de bien-être

Lorsqu’on fume une cigarette, la nicotine inhalée se fixe sur des protéines-récepteurs situés à la surface des neurones, ce qui active entre autre les zones cérébrales qui constituent le « circuit de la récompense ».
Ce circuit cérébral définit à chaque instant l’état de satisfaction physique et psychique dans lequel se trouve un individu. Il a un rôle essentiel dans le cadre de la mise en place d’un comportement « motivé » (comme l’assouvissement d’un besoin vital par exemple).
Dans le cas de substances psychoactives comme la nicotine, l’intensité de cette stimulation conduit au développement, à terme, de la dépendance.

Une prédisposition génétique marquée

Les chercheurs se sont penchés sur une mutation génétique repérée chez les gros fumeurs, au niveau des récepteurs nicotiniques. Ils ont recréé cette mutation chez la souris, et ont alors observé une diminution de la sensibilité des neurones du circuit de la récompense à la nicotine.
Ainsi, pour conserver sur la durée la sensation de bien-être ressentie lors de sa consommation de tabac, l’individu porteur de cette mutation serait amené à tripler sa dose de nicotine. Cette mutation génétique concernerait plus d’un tiers de la population, et 90 % des gros fumeurs !
Ce récepteur pourrait ainsi devenir une cible des produits de sevrage pour lutter contre le tabagisme. De plus, cette découverte remet en question certains a priori : au-delà des aspects comportementaux, nous ne sommes pas tous égaux face à la dépendance à la nicotine. Ce résultat ouvre la voie à une véritable prise en charge « à la carte » de la dépendance.

Vos dons en action

Découvrez les découvertes et projets de recherche soutenus par la Fondation pour la Recherche Médicale

Les cookies permettent d’améliorer la diffusion de nos informations, de mieux gérer vos centres d’intérêt, d’établir des statistiques et d’évaluer les performances du site. En poursuivant votre navigation, vous en acceptez l’utilisation. Pour plus d’informations ou vous opposer à cette utilisation, rendez-vous sur cliquez ici.