Grâce à de multiples expériences réalisées à partir du sang de patients atteints de tuberculose et grâce à un modèle cellulaire in vitro, l’équipe a montré que l’infection par Mycobacteriumtuberculosis entraînait l’apparition d’un fort taux de globules blancs ayant une action « anti-inflammatoire », favorisant ainsi la prolifération du bacille de Koch. Lorsque ces globules blancs « anti-inflammatoires » sont ensuite infectés par le bacille, ils ne parviennent pas à contenir sa multiplication, et empêchent le bon déroulement ultérieur de la réaction immunitaire. Les chercheurs ont également montré le rôle central d’une molécule, l’IL-10, dans ce mécanisme « anti-inflammatoire ». Cette molécule est secrétée par les globules blancs « anti-inflammatoires » après leur infection.
Cette découverte pourrait avoir des retombées intéressantes dans la prise en charge future de la tuberculose. En effet, on peut penser qu’inhiber les effets de l’IL-10 lors de la tuberculose permettrait de rétablir une réaction immunitaire plus efficace contre le pathogène : cette stratégie thérapeutique pourrait ainsi être explorée ces prochaines années.
Source : Communiqué de presse CNRS ; Lastrucci C et al. Tuberculosis is associated with expansion of a motile, permissive and immunomodulatory CD16+ monocyte population via the IL-10/STAT3 axis. CellResearch 2015 ; 25, 1333-51.