Mis à jour le 1 août 2017

Méningite : une meilleure compréhension des mécanismes d’infection bactérienne

  • Le méningocoque, ou Neisseria meningitidis, est responsable d’une partie des méningites bactériennes, appelée méningite cérébrospinale.

  • Pour infecter l’organisme, la bactérie doit disséminer à partir du pharynx et adhérer à la paroi des vaisseaux sanguins, notamment cérébraux, pour envahir les méninges.

  • Des chercheurs sont parvenus à élucider les mécanismes impliqués dans cette adhésion bactérienne.

Cette découverte a été réalisée par les équipes de Sandrine Bourdoulous et Stefano Marullo, à l’Institut Cochin, en collaboration avec celle de Xavier Nassif à l’Institut Necker Enfants Malades de Paris.

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Somme accordée à l’équipe de Xavier Nassif en 2014, et qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

Méningocoques et méningites

Le méningocoque, aussi appelée Neisseria meningitidis, est une bactérie qui peut provoquer des septicémies et méningites foudroyantes chez l’homme. Les méningites à méningocoque, souvent fatales en l’absence d’un traitement médical rapide, peuvent être à l’origine d’épidémies pouvant toucher des milliers de personnes en Afrique. En Europe, le nombre de cas sporadiques reste significatif. Pour l’hexagone, Santé Publique France a recensé 469 infections invasives à méningocoque en 2015. Ces infections peuvent conduire au décès de 10 % des malades touchés, et laissent des séquelles neurologiques dans près de 20 % des cas. Il existe un vaccin contre le méningocoque. De plus, certains types de bactéries résistent aux traitements existants. Les chercheurs étudient donc les mécanismes moléculaires impliqués dans l’infection par le méningocoque pour développer de nouveaux moyens de la prendre en charge, avec de premiers résultats intéressants.

Une colonisation vasculaire centrale dans l’infection

Une colonisation vasculaire centrale dans l’infection

Neisseria meningitidis est une bactérie qui réside à l’arrière des fosses nasales chez environ 10 % des individus. Elle fait partie de la flore bactérienne « classique », et ne provoque des infections que dans de rares cas. Le méningocoque devient dangereux lorsqu’il pénètre à l’intérieur des vaisseaux sanguins et s’accroche à leur paroi. Il a alors la capacité de se multiplier et de traverser les barrières physiologiques, comme la barrière hématoencéphalique, qui sépare la circulation sanguine du cerveau. Cette phase marque la première étape de la méningite. On comprend alors pourquoi les recherches se focalisent sur une meilleure compréhension du mécanisme d’adhésion des bactéries sur les parois vasculaires : la bloquer permettrait de freiner les infections et d’identifier le vaccin idéal. Les équipes de Sandrine Bourdoulous et de Stefano Marullo, associées à celle de Xavier Nassif, ont récemment avancé sur ce point.

Comprendre le mécanisme d’adhésion du méningocoque

Au cours de précédentes études, les chercheurs étaient parvenus à mettre en évidence deux protéines essentielles à cette adhésion et présentes à la surface des bactéries : CD147 et le recepteur ß2-adrénergique. Aujourd’hui, ils sont parvenus à élucider leur agencement dans l’espace et leurs interactions au cours du temps. Leur travail a fait appel à des technologies d’imagerie de pointe, dont un système dit « de super-haute résolution ». Ils ont notamment découvert l’impact d’une 3e protéine dans le système d’ancrage de bactérie : l’alpha-actinine4.

Ce résultat est très intéressant, car il montre un aspect encore méconnu de la colonisation vasculaire par le méningocoque. Cette étude ouvre donc de nouvelles perspectives de recherche pour lutter contre les infections liées à ce pathogène, comme les méningites et les septicémies.


Source : Communiqué de presse CNRS ; Maïssa N et al. Strength of Neisseria meningitidis binding to endothelial cells requires highly-ordered CD147/ß2-adrenoceptor clusters assembled by alpha-actinin-4. Nature Communications 2017 ; Article number: 15764.

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