Mis à jour le 1 août 2017

Méningite : contrer la colonisation de l’organisme par le méningocoque

  • Une bactérie, le méningocoque, est régulièrement responsable de méningite bactérienne, infection des enveloppes protégeant le système nerveux central potentiellement sévère.

  • Pour coloniser l’organisme, le méningocoque doit adhérer aux cellules qui tapissent la paroi des vaisseaux sanguins.

  • Les chercheurs développent des moyens de contrer cette adhésion afin d’enrayer le processus infectieux.

Cette recherche est menée par Loïc Le Guennec dans l’équipe « Infection, Immunité et inflammation » dirigée par Sandrine Bourdoulous à L’Institut Cochin à Paris.

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Somme accordée à Loïc Le Guennec pour finaliser sa thèse médico-scientifique.

Généralités sur la méningite infectieuse

La méningite, c’est-à-dire l’inflammation des enveloppes qui entourent le cerveau et la moelle épinière, est potentiellement grave. C’est particulièrement le cas des méningites infectieuses bactériennes. Neisseria meningitis, le méningocoque, est la bactérie la plus impliquée dans ces méningites. En France, 469 infections à méningocoque ont été recensées par Santé Publique France en 2015 : parmi ces cas, 53 patients sont décédés et 25 ont présenté des séquelles suite à cette infection. Outre les méningites, Neisseria meningitis est responsable d’une forme extrêmement sévère de septicémie associée à des thromboses et des hémorragies généralisées, le purpura fulminans. Aujourd’hui, il existe des vaccins qui permettent de prévenir les infections contre les types de méningocoques les plus virulents. Cependant, la couverture vaccinale ne concerne pas toute les régions en France, et les chiffres montrent l’importance de développer de nouvelles molécules pour traiter les infections liées à ce pathogène. Loïc Le Guennec se consacre à cette tâche durant sa thèse.
Une colonisation des vaisseaux sanguins

Une colonisation des vaisseaux sanguins

Contrairement aux idées reçues, le méningocoque fait partie de la flore bactérienne « normale » chez l’humain : cette bactérie coloniserait 3 à 30 % de la population, au niveau du rhinopharynx (une région située en arrière des fosses nasales) et ceci sans aucun signe clinique. Sous l’effet d’un ensemble de facteurs (raisons socio-économiques, tabagisme actif et passif, pollution de l’air, infection des voies respiratoires…), la bactérie atteint la circulation sanguine où elle a la capacité de coloniser les vaisseaux sanguins situés dans le cerveau et dans les tissus périphériques.  Les chercheurs souhaitent comprendre comment la bactérie interagit avec les cellules endothéliales qui composent la paroi des vaisseaux, pour altérer leur fonction et ainsi passer à travers la barrière qu’elles forment.

Vers une nouvelle stratégie thérapeutique

L’équipe s’intéresse plus particulièrement à la structure située à la surface des bactéries qui est requise pour ce processus de colonisation (les pili de type IV) et au récepteur de cette structure présente à la surface des cellules de la paroi vasculaire. Les chercheurs veulent, au travers de ce projet, mieux caractériser l’interaction de la bactérie avec son récepteur par des techniques d’analyse avancées.

Grâce à leurs observations, l’équipe a mis au point une nouvelle stratégie thérapeutique visant à empêcher la colonisation des vaisseaux par le méningocoque et ainsi réduire les effets délétères dus à ces infections. Ils souhaitent poursuivre son évaluation au cours de cette thèse.

Ce projet pourrait ainsi déboucher sur des nouvelles modalités de prise en charge des infections liées aux méningocoques.
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