Mis à jour le 7 janvier 2016

Hépatite C : un biomarqueur pour détecter les patients non répondeurs à l’interféron

  • L’interféron alpha est au centre de la réponse antivirale par le système immunitaire dans l’hépatite C, et est prescrit dans le traitement de la pathologie.

  • Certains patients ne répondent pas à l’interféron alpha, et, jusqu’à présent, il n’était pas possible de le prévoir à l’avance.

  • Des chercheurs viennent de découvrir un marqueur sanguin qui permet de prédire la réponse des patients à ce traitement.

Cette découverte a été réalisée par Philippe-Simon Sultanik et son équipe d’accueil au Département d'immunologie de l’hôpital Cochin à Paris.

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46 800 €

Le projet mené par Philippe-Simon Sultanik a été sélectionné à deux reprises par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale, en 2007 et 2008.

Il a été alloué au chercheur un financement total de 46 800 € qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

L’hépatite C et ses conséquences

L'hépatite C est une maladie fréquente : environ 2-3 % de la population mondiale souffre d’une infection chronique liée au virus de l'hépatite C (VHC). Cette pathologie atteint les cellules du foie, dans lesquelles le virus se multiplie activement. Dans 55 à 88 % des cas, l’infection entre en phase dite « chronique », c’est-à-dire que le virus est encore présent dans l’organisme au bout de 6 mois. Le VHC peut alors provoquer une fibrose (mise en place d’un tissu cicatriciel fibreux) qui peut conduire à une cirrhose, elle-même responsable du développement d’un cancer du foie.
Certains patients non-répondeurs au traitement

Certains patients non-répondeurs au traitement

Face au virus de l’hépatite C, l’organisme sécrète de l’interféron alpha, une molécule capable d’aider le système immunitaire à éliminer le virus. Le traitement de référence de l’hépatite C chronique associait, jusqu’à fin 2014, l’interféron alpha et la ribavirine, associé ou non à un inhibiteur direct de protéase virale. Actuellement, les pays développés ont la possibilité d’utiliser une combinaison de molécules à action antivirale directe, sans interféron, mais de nombreux autres pays, où la prévalence de la maladie est élevée, restent contraints à prescrire un traitement à base d’interféron.

Seule la moitié des patients répondent à la combinaison à base d’interféron ; le traitement est souvent accompagné d’effets indésirables pouvant être sévères, conduisant à l’arrêt du traitement. Il serait ainsi utile de pouvoir prédire les patients susceptibles de ne pas répondre à un tel traitement, leur épargnant un traitement inutile et potentiellement délétère. Philippe-Simon Sultanik a effectué un pas en ce sens : le chercheur et son équipe d’accueil ont découvert un marqueur sanguin prédictif de la réponse des patients traités par interféron alpha.

Un marqueur sanguin mis en évidence

Les chercheurs ont étudié des patients traités mais aussi une population témoin, des personnes indemnes de la pathologie. L’équipe a observé que les taux d’une protéine, la Stat1-phosphorylée, contenue dans certains globules blancs, étaient corrélés à la réponse au traitement du patient. Ce résultat rend compte d’un état réfractaire des patients à l’interféron alpha, et ce avant même le traitement.

Ce résultat est donc intéressant pour identifier les patients susceptibles de répondre ou non à une thérapie basée sur l’interféronCe résultat est un préalable essentiel pour une meilleure prise en charge.


Source : Sultanik PS et al. Baseline sensitivity of T cells to alpha-IFN correlates with sustained virological response to IFN-based triple therapy in HCV infection. J Viral Hepat 2015 ; 22 : 524-34.

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