Lisa Chakrabarti et son équipe s’intéressent à la genèse de ce syndrome : les chercheurs pensent que le Covid long serait lié à une efficacité moins bonne que la moyenne de la réponse immunitaire développée par certaines cellules, les lymphocytes T, vis-à-vis du Sars-CoV-2. Une immunité insuffisante pourrait favoriser la persistance des virus dans l’organisme, ce qui provoquerait par la suite une inflammation continue et des dommages dans les tissus.
L'étude vise à effectuer une analyse approfondie de plusieurs caractéristiques chez les patients participant à la cohorte « PERSICOR », menée par le Pr Dominique Salmon à l'Hôtel Dieu. Les chercheurs analyseront les réponses développées par les lymphocytes T contre le Sars-CoV-2, les marqueurs sanguins de la réaction inflammatoire et la quantité de virus résiduelle dans l'organisme. Les analyses principales compareront un groupe de patients atteints de Covid long et un groupe de personnes convalescentes de la Covid-19 n'ayant pas développé de séquelles.
Il s’agira ainsi, par des techniques de biologie moléculaire et cellulaire, d’étudier les différentes composantes de la réponse immune développée contre le Sars-CoV-2, d’identifier d’éventuelles populations de cellules T déficientes, ou encore de trouver des biomarqueurs du sang spécifiques du Covid long.
La comparaison d'échantillons prélevés avant et 3 mois après une vaccination anti-Sars-CoV-2 donnera également des informations sur l'effet bénéfique ou délétère de la vaccination au cours du Covid long.
Si l’hypothèse d’une mauvaise réponse immunitaire se confirme, ces données aideront à améliorer la prise en charge des patients atteints de Covid long en favorisant par exemple la réactivité des cellules T spécifiques du Sars-CoV-2, que cela soit via la vaccination ou encore par l’utilisation de traitements qui stimulent la réponse immunitaire.