Mis à jour le 28 janvier 2022

Covid-19 : invasion du système nerveux et inflammation, quel rôle dans le covid long ?

  • Certains patients atteints par le Sars-CoV-2, le virus impliqué dans la Covid-19, développent un syndrome post-Covid, encore appelé « Covid long ».

  • Le Covid long pourrait être notamment lié à une invasion du système nerveux central par le virus, qui y déclencherait une réponse inflammatoire.

  • Les chercheurs veulent explorer l’origine de certains troubles neurologiques du Covid long, dont les symptômes anxio-dépressifs et les pertes d’odorat, en étudiant les mécanismes en jeu, ainsi que leurs conséquences sur le fonctionnement du système nerveux.

Ce projet est porté par Guilherme Dias de Melo, chercheur post doctorant dans l’« Unité lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie » dirigée par Hervé Bourhy à l’Institut Pasteur à Paris. Les chercheurs et équipes collaborateurs de ce projet sont Marc Lecuit, Responsable de l’« Unité de Biologie des Infections » à l’Institut Pasteur à Paris et Frédéric Lopez, Directeur du Pôle Technologique du Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse.

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Financement accordé à Guilherme Dias de Melo sur 2 ans dans le cadre de l’appel à projets conjoint ANRS-FRM explorant les mécanismes en jeu dans le Covid long.

De nombreuses études montrent aujourd’hui que l'infection par le Sars-CoV-2 touche non seulement les voies respiratoires, mais aussi le système nerveux central. Dans certains cas, les patients atteints par le Sars-CoV-2 développent un syndrome post-Covid, encore appelé Covid long. Celui-ci se traduit notamment par des troubles neurologiques de longue durée (au-delà de 4 semaines après la fin de l’infection), avec en particulier la perte de l’odorat (l'anosmie) et des symptômes anxio-dépressifs. Cependant, il manque encore une définition précise de cette présentation clinique appelée Covid long et des critères de diagnostic consensuels, ainsi qu'une compréhension complète des mécanismes mis en jeux.

Les travaux préliminaires de l’équipe indiquent que le virus Sars-Cov-2 serait capable d’envahir le système nerveux central et d’y déclencher une réponse inflammatoire. L’hypothèse qui fonde ce projet est que la persistance du virus au sein du système nerveux central et/ou de l'inflammation induite sont à l’origine de l’expression du Covid long.

Dans ce but, l’équipe étudie l’infection par le virus Sars-CoV-2 à la fois dans un modèle animal, le hamster doré syrien, reproduisant les symptômes du Covid long, et dans des cellules cérébrales humaines en culture. Les analyses pluridisciplinaires qui seront menées visent à étudier la propagation de l’infection dans le système nerveux central et les conséquences induites sur la communication entre les cellules du système nerveux, à caractériser le Covid long dans le modèle animal, et à étudier les liens entre la persistance du virus et l’inflammation induite et le développement du Covid long.

Enfin, ce projet vise à analyser comment la propagation virale dans le système nerveux et l’induction d’une inflammation peuvent entrainer une transmission de signaux vers le système nerveux central à l’origine des troubles anxio-dépressifs observés dans le cadre du Covid long. Les chercheurs espèrent ainsi comprendre les altérations menant au Covid long, étape indispensable au développement de thérapies spécifiques.

La description de ces mécanismes fondamentaux devrait aussi présenter un intérêt plus large en pointant des mécanismes potentiellement existant lors de l’infection par d'autres agents pathogènes présentant une affinité pour le système nerveux chez l’homme.

La FRM poursuit sa mobilisation contre le SARS-CoV-2, avec un nouvel engagement sur le Covid long.

L’épidémie de Covid-19 peut entraîner des conséquences à moyen et long termes chez les patients ayant été atteints par le SARS-CoV-2. Elles peuvent être cliniques (on parle de « Covid long »), sociales ou économiques. Dans le cadre d’un appel à projets, la FRM vient de sélectionner 4 projets innovants. Dès le mois de mars 2022, elle attribuera 1 million d’euros supplémentaires à de nouvelles équipes de recherche.

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