Mis à jour le 9 septembre 2022

Virus émergents : le favipiravir est inefficace contre le Sars-CoV-2 chez l’animal, mais pourrait être intéressant contre le virus Zika

  • Les chercheurs évaluent sans cesse de nouvelles molécules thérapeutiques pour lutter contre les virus émergents.

  • Ils ont récemment testé, contre le Sars-CoV-2 et le virus Zika, l’effet d’un antiviral initialement développé pour les formes sévères de la grippe : le favipiravir.

  • Les équipes ont montré que le favipiravir est inefficace chez l’animal face au SARS-Cov-2, le virus de la Covid-19, mais pourrait avoir une action potentielle contre le virus Zika.

Cette avancée a été obtenue par un groupe de chercheurs dans le département Idmit (Infectious Diseases Models for Innovative Therapies) dirigé par Roger Le Grand au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Fontenay-aux-Roses.

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Financement accordé à Roger le Grand en 2020 dans le cadre de l’appel à projet conjoint ANR-FRM pour répondre à l’urgence de l’épidémie de Covid-19, et qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la nécessité de développer des traitements complémentaires à la vaccination pour lutter contre le virus en cause, le Sars-CoV-2. De nombreuses molécules ont ainsi fait l’objet de tests pour évaluer leur efficacité antivirale. C’est le cas du favipiravir, un antiviral initialement mis au point dans le cadre de la lutte contre les grippes sévères et utilisé en Asie. Cette molécule vise à bloquer la synthèse du matériel génétique chez les virus dits « à ARN » lors de leur multiplication.

Cela fait plusieurs années que les scientifiques étudient l’effet potentiel de cette molécule contre les virus émergents, notamment contre les agents responsables de fièvres hémorragiques comme le virus Ebola ou le virus de la fièvre de Lassa. Contre le Sars-CoV-2, le favipiravir avait montré des effets intéressants lors de tests in vitro ou au cours d’essais cliniques réalisés chez un faible nombre de personnes. Les équipes ont donc tout naturellement souhaité poursuivre ces investigations.

Les chercheurs ont ainsi administré différentes doses de favipiravir ou de placebo à des animaux modèles infectés par le SARS-CoV-2. A l’issue de ce test, ils n’ont pas observé d’effet de la molécule sur la « charge virale », c’est-à-dire sur la quantité de virus présents dans le sang des animaux. Le favipiravir a même provoqué une évolution péjorative de la maladie chez certains d’entre eux.

En revanche, le composé pourrait s’avérer prometteur dans la lutte contre un autre virus émergent : le virus Zika. En effet, en appliquant le même protocole de recherche chez des animaux modèles, ils ont pu observer une baisse de la charge virale.

Ainsi, si le favipiravir ne constitue pas un traitement de la Covid-19, il pourrait s’avérer utile contre d’autres virus émergent comme le virus Zika.

Source : Communiqué de presse ANRS ; Marlin R et al. Antiviral efficacy of favipiravir against Zika and SARS-CoV-2 viruses in non-human primates. Nature Communications, 30 août 2022. DOI

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