Mireille Laforge et son équipe s’intéressent à un aspect particulier qui pourrait être impliqué dans le développement du Covid long : l’immunométabolisme. Ce terme désigne les relations et les processus de régulation qui existent entre le système immunitaire et le métabolisme, le métabolisme étant l’ensemble des réactions qui se produisent dans l’organisme pour maintenir ses fonctions. Les chercheurs pensent que des défauts immunométaboliques de certaines cellules immunes pourraient jouer sur la qualité de la réponse immunitaire pendant une infection par le Sars-CoV-2 ; ces dysfonctions pourraient conduire à une persistance du virus dans l’organisme et/ou à une inflammation chronique, conduisant à l’apparition d’un Covid long.
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs vont analyser le système immunitaire et le métabolisme de patients guéris de la Covid-19 ou atteints d’une forme longue de la maladie. Il s’agira de déterminer si un défaut métabolique au niveau des lymphocytes T, les cellules en charge de la lutte contre les pathogènes, n’entraine pas une mauvaise réponse immune ainsi qu’une inflammation ou un vieillissement prématuré des cellules immunitaires. Les chercheurs se pencheront également sur l’impact sur ces processus de divers facteurs propres aux personnes infectées tels que les infections virales préexistantes.
Ce projet permettra d’apporter des bases pour prédire l'évolution de la maladie : les données recueillies permettront de proposer, à partir du « profil immunométabolique » du patient, un traitement personnalisé pour moduler le métabolisme des cellules immunitaires afin qu’elles puissent combattre efficacement l'infection.