Mis à jour le 13 avril 2017

Troubles du rythme cardiaque : explorer les mécanismes en cause dans la fibrillation auriculaire

  • La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent et dont les conséquences peuvent être très préjudiciables pour les patients.

  • Les chercheurs s’intéressent aux phénomènes physiopathologiques à l’origine de cette maladie.

  • Ils pensent que les contraintes mécaniques exercées par le sang sur les parois du cœur pourraient favoriser le développement de la pathologie, et souhaitent comprendre comment.

Cette recherche est menée par Stéphane Hatem et son équipe « Pathophysiology of cellular excitability » au sein d’une unité Inserm-UPMC (UMRs_1166) et de l’Institut des maladies cardiovasculaires et de la nutrition à Paris (IHU-ICAN).

Vos dons en actions
292 140 €

Cette somme a été accordée à Stéphane Hatem en 2016 pour la réalisation de ce projet.

Généralités sur les troubles du rythme cardiaque

Les troubles du rythme cardiaque désignent des anomalies des battements cardiaques. Parmi ces pathologies, la plus répandue dans le monde est la fibrillation atriale, aussi appelée fibrillation auriculaire : elle touche près d’un pourcent de la population et plus de 10 % des octogénaires.

Cette maladie se traduit par des battements rapides et irréguliers des oreillettes, des cavités du cœur qui servent de chambre de remplissage. La conséquence est la perte de la vidange normale des oreillettes qui entraine la stagnation du sang et la formation de caillots qui peuvent partir dans la circulation sanguine, boucher une artère, par exemple cérébrale : c’est l’accident vasculaire cérébral. La fibrillation atriale peut, par les mêmes mécanismes, entraîner démences et dysfonctions cognitives, affectant particulièrement la qualité de vie des personnes âgées. Ce trouble du rythme cardiaque est souvent associée à une pathologie sous-jacente comme l’hypertension artérielle ou l’insuffisance cardiaque.

Aujourd’hui, les mécanismes à l’origine de la maladie sont encore mal connus : l’équipe de Stéphane Hatem s’y intéresse depuis de nombreuses dans le but de découvrir de nouveaux moyens de prise en charge.
Une transmission électrique perturbée

Une transmission électrique perturbée

Pour comprendre le travail de ces chercheurs, il faut revenir sur la genèse des battements cardiaques. La contraction des muscles du cœur est initiée par une impulsion électrique périodique générée par un groupe de cellules situées dans la paroi du cœur, au sommet de l’oreillette droite. Ce courant est issu du passage d’ions, des particules chargées électriquement, au travers de protéines qui sont situées dans la membrane des cellules. Lors de la fibrillation atriale, la propagation du courant électrique est anormale, ce qui entraine l’arythmie. Les chercheurs veulent mettre en évidence les phénomènes cellulaires et moléculaires en cause dans cette perturbation.

Quel est l’effet de la pression du sang dans le cœur ?

De nombreuses pathologies du cœur comme l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque ou une valve cardiaque malade se traduisent par une augmentation des contraintes exercées par le sang au sein des oreillettes. Cet aspect intéresse les chercheurs : ils pensent que ces forces mécaniques anormales pourraient influencer le fonctionnement des protéines chargées de transmettre le message électrique, et ainsi induire la fibrillation atriale. C’est ce qu’ils vont explorer durant ce projet. Ils utiliseront pour cela des techniques innovantes d’imagerie qui permettent d’observer les protéines chargées de la diffusion des ions dans la membrane des cellules, ainsi que la déformation des parois du myocarde.

Quel est le rôle des cellules graisseuses dans le développement de la maladie ?

Outre cet aspect, les chercheurs se pencheront également sur le rôle des cellules graisseuses dans la survenue d’une fibrillation auriculaire et dans sa progression. Ces cellules sont dérivées des cellules souches cardiaques, et participent au développement de la maladie en favorisant la fibrose du tissu musculaire de l’oreillette. L’équipe pense que les contraintes exercées par le sang favoriseraient l’émergence de ces cellules graisseuses dans le cœur. 


Ce projet pourrait ainsi apporter de précieux renseignements quant aux mécanismes impliqués dans la fibrillation atriale : un préalable essentiel à la mise au point de nouveaux traitements.

Les cookies permettent d’améliorer la diffusion de nos informations, de mieux gérer vos centres d’intérêt, d’établir des statistiques et d’évaluer les performances du site. En poursuivant votre navigation, vous en acceptez l’utilisation. Pour plus d’informations ou vous opposer à cette utilisation, rendez-vous sur cliquez ici.