Mis à jour le 1 janvier 2018

Insuffisance cardiaque : mieux comprendre les effets d’un traitement innovant

  • L’insuffisance cardiaque est une maladie qui, non prise en charge à temps, peut-être fatale.

  • Les chercheurs ont récemment mis au point un traitement, l’omecamtiv mecarbil, qui fait l’objet d’un essai clinique de phase 3.

  • Une équipe est récemment parvenue à observer la manière dont cette molécule agit sur les cellules cardiaques : une avancée qui pourrait avoir de larges retombées à l’avenir dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.

Cette découverte a été réalisée par Anne Houdusse-Juillé et son équipe « Motilité structurale » à l’Institut Curie à Paris.

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Financement attribué par la FRM en 2014 à l’équipe d’Anne Houdusse-Juillé pour cette recherche, dans le cadre d’un appel à projet « Bioinformatique ».

Généralités sur l’insuffisance cardiaque

L’insuffisance cardiaque est une maladie cardiovasculaire fréquente qui toucherait 1 à 2 % de la population dans les pays développés et près de 1 millions de personnes en France. Elle est la source de 200 000 hospitalisations et de 73 000 décès par an dans l’hexagone. Non dépistée à temps, cette pathologie peut être mortelle. L’insuffisance cardiaque résulte d’une incapacité du cœur à assurer son rôle de pompe et à irriguer l’organisme en sang. Elle fait la plupart du temps suite à une autre maladie cardiovasculaire comme l’infarctus du myocarde ou l’hypertension artérielle. Aujourd’hui, les chercheurs redoublent d’efforts pour développer de nouvelles molécules qui permettent de prendre en charge la maladie.

Un nouveau traitement à l’essai

C’est dans ce cadre qu’un médicament, l’omecamtiv mecarbil, a récemment vu le jour. Il agit sur les cellules musculaires cardiaques en amplifiant la force de leur contraction. Plus particulièrement, l’omecamtiv mecarbil a un effet sur une protéine, la myosine, moteur moléculaire de la contraction des cellules cardiaques.

Ce traitement prometteur fait actuellement l’objet d’un essai clinique de phase 3 pour évaluer avec plus de précision son efficacité et sa tolérance chez l’homme. Jusqu’à présent, si la cible de l’omecamtiv mecarbil, la myosine, était connue, le mode d’action du médicament au niveau moléculaire restait incertain. Anne Houdusse-Juillé et son équipe sont récemment parvenues à décrire son effet à une telle échelle.

Des interactions moléculaires observées à l’échelle atomique

A cette fin, les chercheurs ont utilisé une technique d’imagerie très avancée qui permet de visualiser des molécules à l’échelle atomique, le tout dans les 3 dimensions. Ils ont ainsi observé que l’omecamtiv mecarbil agit en augmentant le nombre de myosines actives dans les cellules musculaires. Cela explique alors pourquoi la force de contraction du cœur est amplifiée.

Ces résultats expliquent l’intérêt de la molécule dans le traitement de l’insuffisance cardiaque. Outre cette avancée, cette étude a également permis de mieux comprendre comment concevoir des traitements qui bloqueraient l’action de la myosine. Ce volet pourrait ouvrir de nouvelles voies de recherche dans le cadre d’autres pathologies musculaires.

Sources : Communiqué de presse du CNRS ; Planelles-Herrero VJ et al. Mechanistic and structural basis for activation of cardiac myosin force production by omecamtiv mecarbil. Nat Commun 2017 ; 8 : 190.

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