Mis à jour le 1 janvier 2014

Infarctus du myocarde : bloquer le mécanisme à l’origine de la maladie

  • L’infarctus du myocarde est lié à l’obstruction d’une artère du cœur par un caillot qui a pour origine une accumulation de cholestérol sur la paroi vasculaire.

  • La formation de ce caillot est liée aux plaquettes sanguines qui adhèrent puis agrègent en une structure compacte au sein de l’artère lorsque la plaque se rompt.

  • Mathieu Schaff a mis en évidence deux protéines qui interviendraient dans l’adhérence des plaquettes et dont le blocage pourrait constituer un traitement innovant de la pathologie.

Cette recherche a été menée par Mathieu Schaff dans le laboratoire « Athérothrombose et biologie vasculaire » de l’Université de Monash à Melbourne, Australie.

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30 000 €

Le projet de Mathieu Schaff a été sélectionné par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale en 2013.

La Fondation a accordé à Mathieu Schaff un financement de 30 000 €.

Le rôle des plaquettes dans l’infarctus

L’une des principales causes de l’infarctus du myocarde est la formation d’une plaque d’athérome, à la surface de l’artère, lors d’un processus appelé athérosclérose. La plaque d’athérome est composée de cholestérol, de fibres et de débris cellulaires. Sa constitution est lente, et peut s’étendre sur plusieurs années, au cours desquelles  la plaque grossit et peut se rompre. Des plaquettes sanguines se collent alors au site de rupture. Dans l’organisme, le rôle des plaquettes est normalement de stopper les hémorragies lors d’une blessure : elles adhèrent aux composants de la paroi vasculaire exposés et agrègent afin de boucher la fissure. Malheureusement, lors d’une rupture de plaque d’athérome, leur intervention est exacerbée et provoque la formation d’un caillot qui peut obstruer complètement l’artère et provoquer un infarctus. Ce processus est aussi appelé thrombose artérielle.

Bloquer l’adhérence et l’agrégation des plaquettes constitue donc une voie de choix dans le traitement de l’infarctus. Des molécules qui agissent sur ce principe, appelées antiplaquettaires, ont une efficacité reconnue et sont couramment prescrites, mais elles ont pour principal inconvénient d’augmenter les risques de saignements et d’hémorragies. Cela explique leur contre-indication chez certains patients, d’où une nécessité de trouver de nouveaux traitements aux effets secondaires moins lourds.
Bloquer les plaquettes

Bloquer les plaquettes

Le projet de Mathieu Schaff vise à développer un traitement qui cible les plaquettes tout en abaissant le risque de saignement au minimum. Le chercheur a déjà mis en évidence chez la souris que l’absence de l’intégrine a6ß1, une protéine présente à la surface des plaquettes et impliquée dans leur adhérence, inhibe la thrombose artérielle sans augmenter le risque de saignement. En parallèle, Mathieu Schaff a également découvert que la ténascine-C, une protéine fortement exprimée au sein des plaques d’athérome sur le point de se fissurer mais absente de la paroi vasculaire saine, permet l’adhérence des plaquettes. Fort de ces observations, il souhaite donc aujourd’hui développer des traitements antiplaquettaires plus sûrs, basés sur un blocage de l’intégrine α6ß1 ou de la ténascine-C.

A cette fin, Mathieu Schaff a intégré une équipe spécialisée dans le traitement de la thrombose artérielle au sein de l’Institut Baker, centre de recherche australien dédié aux maladies cardiovasculaires situé à Melbourne. Les chercheurs essaieront ainsi de mettre au point des molécules qui ont pour propriété de bloquer spécifiquement l’intégrine a6ß1 ou la ténascine-C. Leurs expériences se dérouleront tout d’abord in vitro, puis in vivo dans des souris modèles.

Rendre les plaques d’athérome visibles en imagerie

En marge de ce projet, Mathieu Schaff veut également développer des outils pour suivre en temps réel  les plaques d’athérome afin de repérer celles qui ont la plus forte probabilité de rupture. Le chercheur veut ainsi créer une molécule qui aurait pour propriété de se lier spécifiquement à la ténascine-C, la protéine exprimée au niveau des plaques sur le point de se rompre, et de la rendre visible lors d’examens par imagerie par résonnance magnétique (IRM). Elaborer une telle technique de suivi serait pertinente pour évaluer l’avancée d’une plaque athérosclérose et adapter les thérapies.

Ce projet, s’il s’avère concluant, ouvrira de nouvelles pistes thérapeutiques plus sûres pour lutter contre l’athérosclérose et sa conséquence redoutable qu’est l’infarctus. Un véritable progrès dans la prise en charge de la pathologie.

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