Depuis qu’il a découvert que la protéine LRP1 était nécessaire pour protéger l’organisme des lésions d’athérosclérose, Philippe Boucher décortique son fonctionnement.
L’équipe qu’il dirige, au Laboratoire de biophotonique et pharmacologie, à Strasbourg, a pour objectif de mettre à profit ses découvertes pour développer une thérapeutique efficace dans cette pathologie.
Philippe Boucher revient sur l’historique de ses travaux : « nous sommes partis de l’observation de lésions d’athérosclérose chez des souris privées du gène LRP1 : ces animaux, chez lesquels le gène a été inactivé uniquement dans les cellules musculaires de la paroi vasculaire, développent des lésions similaires à celles observées chez l’homme : épaississement de la paroi artérielle et accumulation de cholestérol. En revanche, aucune calcification n’apparaît dans ces lésions. Ce qui signifie que LRP1 à la fois protège de l’apparition des lésions d’athérosclérose et est nécessaire à la calcification des vaisseaux. »
Les scientifiques pensent aujourd’hui que les lésions d’athérosclérose résultent d’un remodelage vasculaire : les cellules musculaires qui constituent la paroi vasculaire se transforment soit en cellules qui accumulent du cholestérol, soit en cellules cartilagineuses responsables de la calcification vasculaire. « C’est ce dernier phénomène en particulier que nous voulons essayer de contrer, explique Philippe Boucher ; car la calcification représente une complication très fréquente et grave de la pathologie, responsable d’une augmentation importante du risque de mortalité. »
L’équipe tente de comprendre la cascade d’évènements moléculaires qui, à partir de LRP1, protège contre le remodelage des cellules musculaires des vaisseaux. Des modèles de souris créés au laboratoire sont utilisés pour rechercher des gènes susceptibles d’être impliqués.
« Grâce aux fonds de la Fondation pour la recherche médicale, nous avons aujourd’hui des résultats intéressants, précise Philippe Boucher. Nous avons trouvé une protéine étroitement liée à LRP1 qui protège de l’accumulation de cholestérol dans les cellules vasculaires. Même si nous sommes encore éloignés d’une application directe chez l’homme, cette découverte est un pas de plus dans la bonne direction.