Mis à jour le 1 juin 2015

Athérosclérose : découverte d’une molécule dont le blocage pourrait prévenir la maladie

  • L’athérosclérose, du fait de sa fréquence dans la population générale et de ses retentissements sur la santé, constitue un réel problème de santé publique.

  • Des chercheurs parisiens ont découvert une molécule en cause dans la pathologie ; en bloquant son action chez l’animal, ils ont réussi à limiter l’évolution de la maladie.

  • Des premiers résultats encourageants qui, s’ils se confirment, ouvriront de nouvelles perspectives de prise en charge de la pathologie.

Cette découverte a été réalisée par Xavier Loyer lors de son post-doctorat au sein de l’équipe « Immunité, inflammation et athérosclérose » du Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire dirigé par Alain Tedgui.

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110 400 €

Le projet de Xavier Loyer a été sélectionné en 2009 par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale.

Il a alloué au chercheur un financement de 110 400 € dans le cadre d’un post-doctorat, somme qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

Quelques éléments sur l’athérosclérose

L’athérosclérose est une maladie très répandue à l’origine de nombreuses pathologies cardiovasculaires. Elle consiste en la formation dans la paroi de certains vaisseaux sanguins d’un dépôt constitué de cholestérol, puis de calcaire et de cellules, le tout s’entourant d’une chape fibreuse. L’ensemble forme une plaque, la plaque d’athérome, qui grossit au cours du temps.

Dans certains cas, cette plaque peut se décrocher. Un caillot peut se former, migrer dans la circulation et boucher certains vaisseaux. Selon les organes qu’ils irriguent, les conséquences peuvent être désastreuses : infarctus du myocarde dans le cas des artères du cœur, accident vasculaire cérébral pour les vaisseaux cérébraux… Autant de raisons qui poussent les chercheurs à développer de nouveaux moyens de lutter contre ce fléau.

C’est le cas de Xavier Loyer et de l’équipe dans lequel il a réalisé son post-doctorat au Paris-Centre de Recherche Cardiovasculaire. Les chercheurs sont parvenus à montrer chez l’animal que l’inhibition d’une molécule pouvait prévenir l’apparition de la maladie.
Un microARN en ligne de mire

Un microARN en ligne de mire

L’équipe s’est intéressée à de petites molécules, les microARN, capables de contrôler l’expression de protéines dans les cellules. Elle a tout d’abord cherché à identifier les microARN impliqués dans l’athérosclérose au niveau de la paroi vasculaire. Les chercheurs ont travaillé à partir de cellules issues de paroi de veine de cordon ombilical humain. Ils les ont soumises à deux facteurs qui prédisposent à la maladie : un écoulement sanguin perturbé et une forte présence de LDL-cholestérol oxydé (le « mauvais » cholestérol). L’équipe a ainsi montré que ces cellules soumises à ces conditions exprimaient fortement un microARN, le miR-92a.

Un blocage de la molécule efficace

Les chercheurs ont ensuite examiné son action au sein de souris modèles qui développent l’athérosclérose. Ils ont constaté que la molécule miR-92a est produite en excès lorsque le taux de cholestérol sanguin de l’animal est trop important. Mais le résultat le plus marquant a été obtenu lorsqu’ils ont inhibé miR-92a chez ce même modèle animal. L’équipe a observé un ralentissement du développement de la pathologie : une réduction de la taille des plaques d’athérome ainsi que leur meilleure stabilisation au sein des parois vasculaires.

Ces résultats laissent entendre qu’une inhibition de miR-92a pourrait être une stratégie efficace dans la prise en charge de l’athérosclérose.

Source : Loyer X et al. Inhibition of mircoRNA-92a prevents endothelial dysfunction and atherosclérosis in mice. Circ Res 2014 ; 114 : 434-43.

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