• Les accidents vasculaires cérébraux sont des pathologies fréquentes et sources de nombreux handicaps.

  • Les lésions neuronales sont majorées par la survenue d’œdèmes qui compressent les tissus cérébraux.

  • Des chercheurs ont identifié une protéine dont le blocage pourrait s’avérer pertinent dans la lutte contre le développement de ces œdèmes.

Cette découverte a été réalisée par Raj Sewduth, dans l’équipe « Adaptation cardiovasculaire à l'ischémie » dirigée par Cécile Duplàa à Bordeaux

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Somme accordée en 2013 à Raj Sewduth pour sa dernière année de thèse et qui a contribué à l’obtention de ce résultat.

Quelques généralités

Les accidents vasculaires cérébraux, ou AVC, sont des pathologies sévères : ils font chaque année 150 000 victimes en France, et représentent la première cause d’handicap non lié à un traumatisme chez l’adulte. 

De plus, on estime que près de 500 000 personnes vivent en France avec des séquelles d’AVC.

La plupart des AVC sont liés à la présence d’un caillot sanguin qui obstrue une artère cérébrale. La région cérébrale qu’elle irrigue n’est alors plus correctement alimentée en oxygène et en nutriments : les cellules nerveuses meurent, ce qui induit des symptômes divers.

Des traitements limités

Les traitements de la pathologie visent à rétablir le plus rapidement possible la circulation dans l’artère en détruisant, à l’aide d’un traitement médicamenteux ou par la chirurgie, le caillot sanguin.

Pour le moment, ces thérapies restent limitées et restreintes à un faible nombre de malades. Aussi, les chercheurs étudient de près les mécanismes de la maladie, en vue d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques pour mieux prendre en charge les patients.

Des chercheurs ont récemment mis en évidence une protéine qui pourrait s’avérer être une cible thérapeutique pertinente pour réduire un phénomène associé aux AVC : la formation d’œdèmes cérébraux.

Eviter les œdèmes cérébraux

Comme expliqué précédemment, lors d’un AVC, les cellules nerveuses meurent à cause du manque d’oxygène. Mais un autre évènement participe à la genèse des lésions : l’augmentation de perméabilité des vaisseaux entraîne une accumulation de liquide dans le cerveau, à l’origine des œdèmes cérébraux. Ces œdèmes augmentent la pression exercée dans le tissu cérébral, ce qui majore les lésions cellulaires.  Pour le moment, on ne sait que traiter les symptômes de cette pression intra crânienne.

La perméabilité vasculaire en question

Les travaux menés par l’équipe portent sur la notion de perméabilité vasculaire. En effet, les cellules qui forment la paroi des vaisseaux sanguins, les cellules endothéliales, sont étroitement serrées les unes contre les autres, ce qui permet de former une barrière entre le réseau vasculaire et les tissus environnants. Les zones de contact entre les cellules, les jonctions intercellulaires, ne sont pas totalement hermétiques : cela permet un échange de molécules ou encore le passage des globules blancs ou de fluides entre la circulation sanguine et les tissus environnants. La perméabilité de ces jonctions est régulée par un ensemble complexe de protéines.

Une cible thérapeutique potentielle

Les chercheurs se sont intéressés aux mécanismes à l’origine de l’apparition des œdèmes. Ils ont jeté leur dévolu sur une protéine, PDZRN3. Ils ont montré que cette protéine, présente dans les cellules endothéliales, régule la formation des jonctions intercellulaires et est primordiale pour leur intégrité. Ils ont également montré qu’une surexpression de PDZRN3 chez la souris provoquait la mort en raison d’hémorragies sévères. Par ailleurs, l’équipe a développé un modèle de souris ne produisant pas PDZRN3 et ont observé qu’elles avaient des œdèmes de plus petite taille après AVC. Un résultat similaire a été obtenu avec un produit pharmacologique stabilisant les jonctions intercellulaires.

Ces résultats suggèrent qu’inhiber PDZRN3 pourrait s’avérer une voie thérapeutique prometteuse pour réduire les œdèmes cérébraux lors des AVC.


Source : Sewduth RN et al. PDZRN3 destabilizes endothelial cell-cell junctions through a PKC?-containing polarity complex to increase vascular permeability. Sci Signal 2017 ; 10 (464). pii: eaag3209. doi: 10.1126/scisignal.aag3209

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