Mis à jour le 9 mars 2022

Symptômes physiques liés à l'environnement : des mécanismes cognitifs sont-ils en jeu ?

  • Cette étude devrait permettre de confirmer l’hypothèse de l’implication de mécanismes cognitifs dans la survenue d’une « intolérance environnementale idiopathique », des symptômes physiques attribués à l’environnement mais pour lesquels aucune anomalie organique n’est retrouvée.

Ce projet est porté par Cédric Lemogne, Professeur, psychiatre et Chef du service de Psychiatrie de l’adulte à l’Hôpital Hôtel-Dieu à Paris. Il est également chercheur au sein de l’équipe « Vulnérabilité aux troubles psychiatriques et addictifs » dirigée par Philip Gorwood à l’Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris.

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Financement accordé en 2021 au projet porté par Cédric Lemogne dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » rattaché à l'axe prioritaire du même nom de la FRM.

Les symptômes peuvent prendre de multiples formes comme des maux de tête, des vertiges, des bouffées de chaleur, des éruptions cutanées ou encore des difficultés respiratoires. Avec une intensité et un fort retentissement sur la santé, ils peuvent être très invalidants pour les personnes atteintes. Ils sont attribués à l’exposition à divers facteurs environnementaux comme la climatisation, des champs électromagnétiques ou des substances chimiques. Plusieurs hypothèses ont été émises concernant les mécanismes pathologiques en jeu, largement inconnus à ce jour. L’une d’elles suscite un intérêt croissant : des facteurs cognitifs, comme la mémoire d’anciens symptômes ou des émotions négatives, interviendraient négativement pour majorer l’impact des signaux sensoriels perçus, changeant ainsi la perception corporelle et favorisant l’apparition des symptômes.

Le projet proposé a pour but d’investiguer la pertinence de ce modèle cognitif grâce à une approche pluridisciplinaire destinée à développer des modèles comportementaux et des outils informatiques. Les expérimentations comportementales seront menées en parallèle chez des patients souffrant d’intolérance environnementale idiopathique et chez des sujets sains, soumis à différents tests comme la perception de leur rythme cardiaque ou à des tâches pendant une exposition factice à certains facteurs environnementaux (Wi-Fi par exemple). Les performances et symptômes seront évalués.

Sur la base de ces résultats, les scientifiques établiront un modèle informatique des mécanismes cognitifs susceptibles de rendre compte de l’apparition et de la pérennisation des symptômes. Enfin, une étude préliminaire sera conduite pour tester l’efficacité d’un programme de soin associant thérapie cognitivo-comportementale et entraînement intéroceptif (basé sur les sensations en provenance de l’intérieur du corps). Avec l’espoir, à terme, de mettre au point un traitement personnalisé pour les patients qui souffrent de symptômes physiques attribués à l’environnement.

En 2011, le Pr Cédric Lemogne a été Lauréat du prix de l’Académie Nationale de Médecine et du prix « Jeune chercheur » de la Fondation Planiol pour l’étude du Cerveau.
Il est aujourd’hui expert auprès du ministère des Solidarités et de la Santé, de l’European Science Foundation ou encore de la Fondation de l’Avenir.
Il est aussi relecteur auprès de 30 revues scientifiques spécialisées. Ses recherches portent principalement sur la médecine psychosomatique (lorsqu’un élément d’ordre psychologique est impliqué dans l’apparition de symptômes physiques) et la psychiatrie de consultation-liaison (branche de la psychiatrie à l’interface entre la médecine générale et la psychiatrie).

Les recherches innovantes financées par la FRM sur cet axe

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