De précédents travaux ont montré que l’évolution de la quantité de tissu adipeux dans l’organisme, que ce soit du fait de l’âge ou du fait de l’obésité, peut moduler la toxicité des polluants organiques au niveau du cœur et du muscle. En stockant les polluants, le tissu adipeux peut en effet protéger ces organes de leurs effets néfastes. A l’inverse, une perte de poids pourrait entraîner un relargage de ces polluants dans la circulation. Ajouté à cet effet, les polluants agissent aussi directement sur le tissu adipeux en provoquant une inflammation qui augmente les dysfonctionnements à l’échelle cellulaire. Autant de données qui intéressent les chercheurs.
L’équipe souhaite ainsi évaluer les effets potentiellement protecteurs de la masse grasse vis-à-vis de la pollution au niveau du cœur et du muscle. À cette fin, elle désire développer un modèle expérimental d’obésité qu’ils exposeront à un polluant organique, la dioxine. Des études épidémiologiques et de toxicologie ont démontré que l’âge peut influencer sur la sensibilité à la pollution. Les travaux des chercheurs se concentreront donc sur les premiers stades de la vie et sur le vieillissement, en vue d’identifier des groupes plus particulièrement à risque.
Ce projet de recherche permettra ainsi de déterminer si l’obésité et l’âge peuvent exercer un rôle protecteur ou au contraire prédisposer à des anomalies induites par la pollution. Les données issues de cette recherche contribueront à développer des interventions préventives adaptées aux personnes les plus vulnérables.