Mis à jour le 8 mars 2022

Un lien entre exposition chimique quotidienne et vieillissement cérébral prématuré ?

  • Nous sommes soumis, chaque jour, à de multiples expositions chimiques à très faibles doses (air, eau, alimentation, médicaments, etc.).

  • Ces milliers de substances ont un effet probable sur notre santé, et peut-être davantage encore chez les personnes âgées, dont le cerveau est plus vulnérable.

  • Les chercheurs visent à déterminer s’il existe un lien entre l’exposition chimique quotidienne à laquelle nous sommes confrontés, via notre environnement et notre mode de vie, et le vieillissement cérébral, ainsi que les maladies qui engendrent un vieillissement cérébral prématuré comme la maladie d’Alzheimer.

Ce projet est porté par Cécilia Samieri, chercheuse dans l’équipe « Expositions vie entière, santé, vieillissement » dirigée par Cécile Delcourt, au Centre de recherche Inserm « Bordeaux Population Health ».

Vos dons en actions
599 858 €

Financement accordé en 2020 au projet porté par Cécilia Samieri dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » rattaché à l'axe prioritaire du même nom de la FRM.

Ces milliers de substances, que les scientifiques nomment aujourd’hui « exposome chimique », pourraient avoir un rôle dans le développement des maladies du vieillissement cérébral comme la maladie d’Alzheimer. En raison de la complexité et de la diversité de ces expositions, la recherche n’a jusqu’à présent été capable d’étudier qu’une infime partie de ce monde multichimique.

Grâce aux technologies de pointe récemment développées pour l’analyse des marqueurs de polluants environnementaux dans les fluides biologiques, notamment le sang, l’équipe qui mène ce projet est en mesure de mener une vaste étude en population générale pour déterminer de manière systématique l’exposome chimique. Pour cela, elle analysera avec des méthodes très innovantes en spectrométrie de masse les échantillons sanguins d’un grand groupe de sujets de plus de 65 ans, prélevés régulièrement pendant 10 ans. Ces sujets ont été suivis pendant 20 ans avec une évaluation régulière de leurs expositions externes (pollution atmosphérique sur le lieu d’habitation, alimentation, etc.) et de leur santé cérébrale : déclin cognitif, perte de neurones avec l’âge évaluée par imagerie cérébrale, développement d’une maladie d’Alzheimer.

L’objectif de l’équipe est d’abord de constituer la première grande base de données sur l’exposome chimique sanguin en population générale française âgée. Il s’agira ensuite d’étudier l’impact de cet exposome sur le vieillissement cérébral en le corrélant avec le déclin des performances cognitives, la perte de neurones ou encore l’incidence de la maladie d’Alzheimer.

Les données générées permettront non seulement d’étudier la piste d’une cause environnementale du vieillissement cérébral prématuré et de la maladie d’Alzheimer, mais aussi, dans le futur, d’étudier l’impact de l’exposome sur le développement d’autres pathologies (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer, etc.). Ces résultats inédits pourraient mener vers de nouvelles stratégies préventives contre la maladie d’Alzheimer et possiblement plusieurs autres maladies chroniques.

Après un premier doctorat en médecine vétérinaire et un deuxième doctorat en épidémiologie et santé publique, Cécilia Samieri rejoint l’Inserm en 2012.
Elle est relectrice pour plusieurs revues scientifiques spécialisées comme le New England Journal of Medicine, Neurology ou encore le British Medical Journal.
Elle est également membre du Conseil scientifique de l’Alzheimer’s Association (USA).

Les recherches innovantes financées par la FRM sur cet axe

Les cookies permettent d’améliorer la diffusion de nos informations, de mieux gérer vos centres d’intérêt, d’établir des statistiques et d’évaluer les performances du site. En poursuivant votre navigation, vous en acceptez l’utilisation. Pour plus d’informations ou vous opposer à cette utilisation, rendez-vous sur cliquez ici.