Mis à jour le 8 mars 2022

Evaluation de l'impact des SDHI, fongicides couramment utilisés, sur la santé

  • Les SDHI (pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase ») constituent une famille de fongicides dont l’usage s’est accru au cours des cinq dernières années.

  • Ils sont largement utilisés en agriculture, en maraîchage et pour l’entretien des gazons dans le but d’empêcher le développement des moisissures.

  • Les chercheurs proposent de mesurer la contamination de l’environnement et des personnes par les SDHI, des fongicides très employés actuellement, et d’évaluer leur implication dans la survenue de maladies chroniques.

Ce projet est porté par Laurence Huc, chargée de recherche, à la tête de l’équipe « Contaminants et stress cellulaire (COMICS) » dans le laboratoire « Toxicologie alimentaire » dirigé par Isabelle Oswald sur le site de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) de Saint-Martin-du-Touch à Toulouse.

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Financement accordé en 2020 au projet porté par Laurence Huc dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » rattaché à l'axe prioritaire du même nom de la FRM.

Les SDHI ont pour propriété de bloquer une enzyme impliquée dans la respiration des cellules et leur métabolisme énergétique. L’équipe porteuse du projet et ses collaborateurs a montré très récemment que les SDHI sont aussi capables de bloquer l’enzyme humaine, comme celle des abeilles ou des vers de terre, remettant fortement en question leur spécificité envers les moisissures. Or, les conséquences cliniques de ce blocage chez l’humain ont été bien décrites depuis 20 ans : il se traduit par des maladies neurologiques et des cancers. Cependant, très peu de données sur les niveaux de contamination par les SDHI, ni sur leur présence dans les urines des personnes exposées professionnellement ou par l’alimentation.

Grâce à une approche pluridisciplinaire, ce projet va mettre au point des méthodes de précision pour détecter les résidus de SDHI et de leurs métabolites. Elles permettront aux scientifiques d’évaluer les niveaux d’exposition dans l’eau et l’alimentation, leur présence dans les urines d’une cohorte d’agriculteurs et dans une collection constituée d’échantillons de la population générale. Ils pourront ainsi rechercher le lien avec la survenue de pathologies comme des cancers, les maladies rénales ou la maladie de Parkinson. Les mécanismes moléculaires spécifiques aux SDHI potentiellement en cause dans la survenue de ces maladies seront étudiés dans des cellules en culture et chez des modèles animaux.

Ce projet sera clôturé par un symposium sur les enjeux de l’usage des SDHI en présence du grand public, des acteurs de la société civile, des parties prenantes et des politiques. Ce cas d’étude sera utilisé pour faire progresser le cadre règlementaire en améliorant l’évaluation du danger et du risque.

Laurence Huc est relectrice pour plusieurs revues scientifiques spécialisées de portée internationale comme Reviewer in Toxicology Letters, PlosOne ou encore Cell biology and Toxicology.
Elle est également référente pour des programmes de recherche nationaux, notamment auprès de l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES). Son équipe s’intéresse à la manière dont les cellules répondent à l’exposition à certains contaminants toxiques par diverses techniques d’analyse in vitro.

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