Mis à jour le 29 mars 2022

Grossesses pathologiques : quel est le rôle de l'exposition chronique aux plastifiants ?

  • En 2019, les résultats d’une grande étude ont confirmé l’exposition de la population française à de nombreux polluants, comme les phtalates.

  • Ces plastifiants, présents dans de très nombreux produits de la vie quotidienne (emballages alimentaires, cosmétiques ou appareils médicaux), sont connus pour être des perturbateurs endocriniens et des molécules toxiques pour la reproduction.

  • Ce projet vise précisément à mieux comprendre le lien potentiel entre une exposition de la femme enceinte aux phtalates et la « rupture prématurée des membranes fœtales ».

Ce projet est porté par Vincent Sapin, qui dirige l’équipe « Approche translationnelle de l’agression et de la réparation épithéliale » au laboratoire « Génétique, reproduction et développement » à la Faculté de médecine et de pharmacie de Clermont-Ferrand.

Vos dons en actions
320 650 €

Financement accordé en 2021 au projet porté par Vincent Sapin dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » rattaché à l'axe prioritaire du même nom de la FRM. Projet financé en totalité par un partenaire.

Des liens ont été observés entre l’exposition aux phtalates et certaines pathologies de la grossesse comme le retard de croissance intra-utérin, la rupture prématurée des membranes fœtales et la naissance prématurée. La présence de substances dérivées des phtalates dans le liquide amniotique a été pointée, mais les mécanismes en cause sont largement inconnus.

Ce projet vise précisément à mieux comprendre le lien potentiel entre une exposition de la femme enceinte aux phtalates et la « rupture prématurée des membranes fœtales ». Cette pathologie, qui touche 3 % des grossesses et représente 30 % de la prématurité, est en effet devenue ces dernières années un véritable problème de santé publique du fait notamment de ses conséquences graves sur le développement et l’apprentissage de l’enfant.

L’équipe se propose d’étudier les mécanismes moléculaires à l’œuvre dans des cultures de cellules issues de membranes fœtales exposées chroniquement aux phtalates. Le rôle inflammatoire de ces substances sera particulièrement exploré.

La présence d’autres plastifiants, développés par les industriels pour remplacer les phtalates, sera pour la première fois quantifiée dans le liquide amniotique de femmes enceintes. Leur impact sur les cellules en culture sera enfin évalué pour vérifier si leur moindre toxicité, avancée par les industriels, est réelle.

Vincent Sapin est Professeur de biochimie et de biologie moléculaire et praticien hospitalier au CHU de Clermont-Ferrand.
Il préside la Société Française de Biologie Clinique. Il est également membre de l’Académie Nationale de Pharmacie.
Son équipe mène des recherches afin de proposer des solutions innovantes pour le diagnostic, le pronostic et le traitement de plusieurs maladies comme la « rupture prématurée des membranes » (libération du liquide amniotique entourant le fœtus avant le début du travail) ou le « syndrome de détresse respiratoire aigu » (accumulation de liquide dans les poumons entrainant une baisse de l’oxygénation sanguine).

Les recherches innovantes financées par la FRM sur cet axe

Les cookies permettent d’améliorer la diffusion de nos informations, de mieux gérer vos centres d’intérêt, d’établir des statistiques et d’évaluer les performances du site. En poursuivant votre navigation, vous en acceptez l’utilisation. Pour plus d’informations ou vous opposer à cette utilisation, rendez-vous sur cliquez ici.