Mis à jour le 29 mars 2022

L'exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques peut-elle favoriser des altérations du foie et du cerveau ?

  • La stéatose hépatique non alcoolique, définie par la présence de gouttelettes grasses dans les cellules du foie, touche environ un quart de la population française.

  • En plus des lésions hépatiques, ces maladies du foie peuvent être associées à des maladies du cerveau, comme des problèmes cognitifs, des dommages cérébrovasculaires ou une accélération du vieillissement cérébral.

  • Avec ce projet, les scientifiques comptent préciser les mécanismes impliqués dans la survenue de cette maladie inflammatoire du foie sévère, qui peut évoluer vers la cirrhose, et le lien potentiel avec des altérations cérébrales qui lui ont été associées.

Ce projet est porté par Odile Sergent, Professeure de biologie cellulaire dans l’équipe « Stress, membrane, signalisation » dirigée par Dominique Lagadic-Gossmann à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset) de Rennes.

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Financement accordé en 2021 au projet porté par Odile Sergent, dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé » rattaché à l'axe prioritaire du même nom de la FRM.

Récemment, l’exposition aux contaminants de l’environnement a été reconnue comme facteur favorisant la progression de cette atteinte vers des formes graves. Par ailleurs, en France, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) – des polluants issus de la combustion incomplète des carburants, du bois ou du tabac – sont les toxiques environnementaux prédominants en secteur résidentiel. Or, l’exposition à ce stress chimique peut modifier le contenu des « vésicules extracellulaires » ; ces vésicules, d’échelle nanométrique, sont libérées par toutes les cellules de l’organisme. Leur contenu est similaire à celui de la cellule dont elles sont issues. Ces vésicules peuvent être déversées dans d’autres cellules, proches ou à distance, ce qui constitue un mode de communication récemment découvert.

L’équipe utilisera comme modèle d’étude des cellules hépatiques et cérébrales en culture et des rats soumis à un régime enrichi en graisse. Elle évaluera la quantité et les caractéristiques des vésicules extracellulaires libérées par le foie et le cerveau à partir des cellules cultivées ou des rats exposés aux polluants HAP. Afin de déterminer si ces vésicules extracellulaires peuvent induire plus d’inflammation ou de mort cellulaire dans le foie et le cerveau, elles seront récupérées puis injectées dans le sang ou le cerveau de rats. Leur toxicité sera évaluée par des études comportementales et biologiques.

En décryptant le rôle des vésicules extracellulaires dans le développement de la stéatohépatite et des maladies cérébrales, les chercheurs espèrent identifier de nouveaux biomarqueurs d’exposition ou d’effets des HAP et de nouvelles cibles thérapeutiques.

Relectrice pour des revues scientifiques spécialisées comme Journal of hepatology ou Food and chemical toxicology, Odile Sergent est également experte scientifique auprès de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (ANSES).
Son équipe de recherche a pour objectif d’identifier les mécanismes moléculaires précoces impliqués dans la toxicité de polluants de l’environnement sur l’organisme, en association ou non avec des facteurs liés à notre mode de vie ou à notre alimentation.

Les recherches innovantes financées par la FRM sur cet axe

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