Mis à jour le 1 février 2004

Leucémies aiguës myéloïdes : une molécule innovante qui a fait ses preuves

  • Il existe une surproduction de protéines « néfastes » au sein de ces cellules cancéreuses qui leur confère leur potentiel cancérigène.

  • Adrien Grenier et son équipe d’accueil ont testé une molécule, le composé G, qui a la capacité de faire diminuer cette production et de provoquer la mort des cellules cancéreuses chez la souris.

Cette recherche a été menée par Adrien Grenier au Département d'immuno-hématologie de l’Institut Cochin à Paris.

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31 200 €

Le projet d’Adrien Grenier a été sélectionné par la Fondation en 2012 qui lui a accordé un financement de 31 200 € pour le mener à bien.

La leucémie aigüe myéloïde

En France, l’Institut de veille sanitaire estimait à près de 2 900 les nouveaux cas de leucémies aigües myéloïdes pour l’année 2012. La leucémie aigüe myéloïde est un cancer développé à partir des cellules souches de la moelle osseuse.

Les cellules atteintes, appelées blastes, se multiplient de manière anarchique sans devenir adulte en envahissant la moelle osseuse, qui ne peut alors plus fonctionner correctement, c’est-à-dire produire les différentes cellules sanguines. Il en résulte une diminution des globules et des plaquettes, dont l’issue est fatale. La pathologie est d’installation rapide et doit être prise en charge dès l’établissement du diagnostic.

molécule

Un arsenal thérapeutique insuffisant

Le traitement de la leucémie aigüe myéloïde repose principalement sur la chimiothérapie, visant à la destruction des blastes. Elle peut, selon les cas, être complétée par une greffe de cellules souches hématopoïétiques (cellules immatures à l’origine des cellules sanguines) issues d’un donneur afin de supplanter les cellules détruites et d’apporter au patient un nouveau système immunitaire capable d’éradiquer les blastes survivants.

Malgré des avancées significatives, le traitement de ce cancer reste limité. La plupart du temps, la chimiothérapie est efficace mais les rechutes sont fréquentes et difficiles à traiter. C’est pourquoi Adrien Grenier et son équipe d’accueil ont tenté de mettre au point un nouveau traitement afin de compléter l’arsenal thérapeutique disponible dans la leucémie aigüe myéloïde.

Une synthèse de protéines anormales

Il existe des différences notables entre les cellules normales de la moelle osseuse, produisant des cellules sanguines matures, et les blastes, responsables de la leucémie aiguë myéloïde. En effet, les blastes présentent une dérégulation de leur synthèse protéique leur attribuant des capacités de survie et de multiplication accrues.

L’équipe d’accueil d’Adrien Grenier avait précédemment démontré que l’activation d’une voie moléculaire particulière au sein de ces blastes pouvait inverser ce processus. Les chercheurs souhaitent maintenant développer une molécule capable d’activer cette voie dans les cellules leucémiques afin de diminuer cette fabrication protéique anormale et induire leur mort. C’est dans cette perspective qu’ils se sont intéressés à un composé de synthèse, le composé G,  qui agirait en activant ce mécanisme moléculaire.

Le composé G : une molécule prometteuse

Durant ses expériences, Adrien Grenier a testé le composé G au sein de cultures de cellules de patients atteints de leucémie aigüe myéloïde et sur 4 types de cellules leucémiques. Le chercheur a pu constater que les cellules ainsi traitées mouraient sous cette action. Fait intéressant, à l’inverse, les cellules souches normales de la moelle osseuse au contact de la molécule restaient vivantes, ce qui démontrerait un effet « sélectif » du composé G.

Le chercheur a pu également démontrer que l’effet du composé G passait bien par l’activation d’une voie moléculaire, et qu’il en provoquait la mort cellulaire par un mécanisme d’ « autophagie » au cours duquel les cellules se « digèrent » elles-mêmes.

Le composé G semble donc induire des effets anti-leucémiques significatifs in vitro, sans toxicité notable sur les cellules normales de la moelle osseuse.

De futures expériences notamment réalisées chez la souris sont aujourd’hui prévues afin de déterminer si le composé G pourrait être une bonne molécule candidate dans le traitement de la leucémie aiguë myéloïde.

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