Mis à jour le 12 janvier 2024

Un biomarqueur pour orienter le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique

  • Les leucémies aiguës lymphoblastiques T sont des cancers difficiles à prendre en charge en phase de rechute.

  • Une thérapie ciblée, le ruxolitinib, a récemment été développée mais, jusqu’à présent, il était difficile de savoir pour quels patients elle était la plus efficace.

  • Les chercheurs ont mis en évidence une protéine qui pourrait s’avérer un biomarqueur pertinent pour évaluer la sensibilité de ce cancer à ce traitement.

Cette avancée a été obtenue par Lucien Courtois dans l’équipe « Différentiation lymphoïde normale et pathologique » codirigée par Vahid Asnafi et Elizabeth Macintyre à l’Institut Necker Enfants Malades à Paris.

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Somme accordée en 2019 à Lucien Courtois pour une thèse de sciences.

Des cancers qui touchent certains globules blancs

Les leucémies aiguës lymphoblastiques T sont des cancers du sang qui touchent les lymphocytes de type T au cours de leur maturation ; les lymphocytes T étant des globules blancs impliqués dans la destruction des pathogènes. En cas de rechute ou d’insensibilité à la chimiothérapie, ces leucémies sont associées à un mauvais pronostic. De nouvelles stratégies thérapeutiques, basées sur les thérapies ciblées, sont développées pour améliorer le pronostic de ces patients.

Un traitement prometteur

Récemment, une thérapie a démontré une efficacité lors d’essais précliniques : le ruxolitinib. Ce traitement cible une protéine présente à la surface des cellules cancéreuses, la protéine IL-7R, chargée de transmettre des signaux de survie à l’intérieur de la cellule. Cette protéine voit souvent sa production ou son fonctionnement altéré lors de la leucémie aiguë lymphoblastique T à la suite de mutations : elle est ainsi souvent suractive lors de ce cancer, ce qui favorise le développement tumoral.

Seulement, il n’existe pas d’élément permettant de prédire chez quels patients un traitement par le ruxolitinib est le plus pertinent. Une problématique à laquelle s’est intéressée Lucien Courtois au cours de cette étude.

Des cellules sensibles à cette thérapie ciblée

Le chercheur a comparé, à la fois in vitro et au sein de modèle, l’efficacité du ruxolitinib en fonction de la présence ou non d’altérations de la protéine IL-7R. Il a ainsi démontré que toutes les cellules produisant IL-7R à leur surface, sous forme mutée ou non, sont sensibles à cette thérapie ciblée. En revanche, son effet était plus fort dans les cellules dont la protéine n’était pas mutée. A l’inverse, les cellules avec un forme mutée de la protéine étaient plus sensibles à une autre thérapie ciblée, le vénétoclax.

Enfin, associer ces deux thérapies était bénéfique au sein des deux types de cellules, qu’elles produisent une protéine mutée ou non. Un résultat qui s’est avéré pertinent lorsqu’il a été appliqué en clinique : une rémission complète a été atteinte chez deux patients atteints de formes réfractaires à la chimiothérapie ou en rechute de la pathologie.

Une protéine biomarqueur révélée

Ainsi, cette étude a permis de montrer que la protéine IL-7R peut s’avérer un biomarqueur pertinent de la sensibilité de la leucémie aiguë lymphoblastique T au ruxolitinib. De plus, elle met en évidence une approche thérapeutique prometteuse pour prendre en charge la maladie.

Source : Courtois L et al. IL-7 receptor expression is frequent in T-cell acute lymphoblastic leukemia and predicts sensitivity to JAK inhibition. Blood 2023 ;142 : 158-71. Consulter cette publication dans la collection HAL FRM.

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