Guillaume Morel cherche à découvrir de nouvelles mutations génétiques associées à des formes agressives de certaines leucémies aiguës qui échappent encore au diagnostic.
Témoignage et reportage des travaux de ce chercheur et de de son équipe.
Les leucémies aiguës lymphoblastiques de type B, un cancer du sang, associées à des mutations au sein du gène IKZF1 sont de mauvais pronostic.
Les mutations identifiées dans IKZF1 ne suffisent pas à expliquer l’ensemble de ces leucémies sévères.
Les chercheurs souhaitent découvrir l’ensemble des mutations génétiques affectant l’activité de IKZF1 afin de pouvoir rapidement identifier les patients avec une leucémie de mauvais pronostic, et ainsi mettre en place une thérapie adaptée.
Ce projet est mené par Guillaume Morel au sein de l’équipe « Hématopoïèse et leucémogènese chez la souris » dirigée par Susan Chan et Philippe Kastner à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire à Illkirch.
Financement accordé à Guillaume Morel en 2020 pour une thèse de sciences
Les leucémies sont des cancers qui affectent la moelle osseuse, lieu de l’organisme où se trouvent les cellules souches à l'origine de l’ensemble des cellules sanguines. Guillaume Morel et son équipe d’accueil s’intéressent à l’une d’entre elles, la leucémie aiguë lymphoblastique de type B (LAL-B), un cancer dans lequel un type de globule blanc est spécifiquement affecté, les lymphocytes B.
Les leucémies sont un groupe de maladies extrêmement diverses, qui sont dues à l'accumulation avec le temps de mutations au sein de l’AD N, le matériel génétique des cellules. Ces mutations génétiques sont de différents types, et peuvent être liées à la sévérité de la pathologie.
Les chercheurs se penchent plus particulièrement sur une classe de mutations étroitement associée à des mauvais pronostics au cours de la LAL-B : les mutations qui touchent le gène IKZF1, altérations qui concernent 30 % des patients. Ces mutations sont ainsi recherchées dès le diagnostic de la pathologie. Leur présence oriente d'emblée le praticien vers des thérapies agressives, comme la greffe de moelle osseuse. Cependant, pour une part non négligeable de malades, ce test génétique est normal alors que leur cancer évolue pourtant de façon très agressive. Ce explique pourquoi l’équipe veut améliorer le diagnostic des LAL-B pour affiner la prise en charge des patients.
Les données obtenues par Guillaume Morel au cours de précédents travaux montrent que certains patients ont une activité très faible du gène IKZF1, sans toutefois que des mutations « directes » de ce gène aient été détectées. Son hypothèse est que des lésions génétiques encore inconnues affectent l’activité du gène IKZF1, et ont ainsi une influence sur le décours de la LAL-B. Durant ce projet, le chercheur souhaite identifier ces altérations.
A cette fin, Guillaume Morel veut provoquer, au sein de modèles cellulaires, des altérations dans les régions de l’ADN qu’il pense impliquées dans la baisse de l’activité du gène IKZF1. Il s’agira ensuite d’évaluer le retentissement de ces lésions sur le fonctionnement d’IKZF1, puis de rechercher si de telles lésions sont aussi présentes chez les patients.
Mettre en lumière ces altérations génétiques particulières permettra d'affiner les analyses faites lors du diagnostic de la maladie, et ainsi d’améliorer l'identification des patients avec des LAL-B de mauvais pronostic.
Mise à jour du dossier : janvier 2022