Tout d’abord, il s’agit de mieux connaître les facteurs génétiques et environnementaux impliqués dans l’émergence des cancers du sein. Pour le volet environnemental, des études sont par exemple menées pour observer l’impact de la pollution atmosphérique sur ce type de cancer. Effectuer de tels lien est important dans le cadre de politiques de prévention.
La mise au point de nouveaux traitements est aussi au cœur de la recherche, avec toujours une même optique : la mise au point d’une médecine de précision pour une prise en charge personnalisée de chaque patiente. Le grand défi auquel sont confrontés les chercheurs aujourd’hui est un meilleur traitement des cancers du sein triple négatifs et des formes métastatiques de la maladie. Mais des progrès sont sans cesse effectués pour l’ensemble des cancers du sein.
- Ainsi, concernant la prise en charge médicamenteuse, l’hormonothérapie et les thérapies ciblées ont permis de grandes avancées ces dernières décennies. Des recherches sont en cours pour mieux caractériser les tumeurs mammaires des points de vue génétique et moléculaire en vue d’en découvrir de nouvelles failles exploitables dans la mise au point de traitements. Par exemple, le mois de juin 2023 a vu l’arrivée en France d’une nouvelle thérapie ciblée, l’abémaciclib. Administrée en plus de l’hormonothérapie en phase précoce chez des femmes atteinte d’un cancer de type HER+ localisé, il permettrait de diminuer de 25 % le risque de rechute.
- Pouvoir prédire les meilleures combinaisons et séquences de traitements pour chaque type de patiente représente l’un des enjeux majeurs des années à venir dans la lutte contre le cancer du sein. A cette fin, les chercheurs identifient des biomarqueurs qui permettent de définir d’éventuelles anomalies des cellules tumorales afin d’adapter les traitements.
- L’immunothérapie constitue également une grande source d’espoir dans le traitement du cancer du sein : cette technique consiste à lever les obstacles que les cellules cancéreuses développent pour ne pas être détruites par le système immunitaire. Une approche qui, associée ou non à d’autres traitements, pourrait s’avérer très efficace pour certaines patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif et avancé. Certaines molécules sont aujourd’hui prometteuses, comme le pembrolizumab, qui a bénéficié d’un accès anticipé de la HAS en France en 2022 en association à la chimiothérapie conventionnelle dans le cadre de la prise en charge de certains cancers du sein triple négatifs. Les chercheurs souhaitent notamment pouvoir encore en améliorer l’efficacité, en s’intéressant par exemple aux cellules qui environnent la tumeur et qui peuvent potentiellement empêcher le traitement d’agir.
Concernant les techniques chirurgicales, les ablations du sein sont aujourd’hui beaucoup moins mutilantes pour les patientes, la chirurgie réparatrice faisant de plus en plus partie des standards de prise en charge.
Dans le domaine de la radiothérapie, l’ « hypofractionnement » voire l’ « ultra-hypofractionnement », qui consiste à diminuer au maximum le nombre de séances en utilisant des doses plus importantes de rayons à chaque séance, a fait ses preuves dans certaines conditions. Cette approche est déjà proposée dans des centres à certaines patientes, et a été également éprouvée dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 afin de diminuer le nombre de venues en milieu hospitalier. Les chercheurs et praticiens s’intéressent aussi à la radiothérapie peropératoire, qui consiste à irradier le sein de l’intérieur, en une seule fois, directement au bloc juste après l’opération. Cette technique est aussi expérimentée dans certains centres hospitaliers, sous certaines conditions.