Le cancer du côlon a pour principal traitement de chimiothérapie l’irinotécan. Il est intéressant par sa double action : il provoque directement la mort des cellules cancéreuses en cassant l’ADN, et empêche également la vascularisation de la tumeur, la privant ainsi d’oxygène et d’éléments nutritifs nécessaires à sa croissance et à sa survie.
Malgré cette efficacité, certaines cellules cancéreuses vont être capables de « s’adapter » au traitement, le rendant inefficace. Le patient devient alors « résistant à l’irinotécan ».
Jeune chercheur au sein de l’équipe « Biologie et thérapeutique du cancer » dirigée par Annette Larsen au Centre de Recherche Saint-Antoine à Paris, Amélie Petitprez étudie les mécanismes mis en place par les cellules cancéreuses du côlon pour résister à l’irinotécan.
Son objectif est de caractériser l’influence d’une exposition prolongée à ce traitement sur la biologie des cellules cancéreuses colorectales in vitro (sur des cellules en culture) et in vivo (chez la souris). Elle souhaite ainsi déterminer si les mécanismes associés à la résistance à l’irinotécan sont similaires dans différents types de cellules tumorales, et identifier les modifications biologiques dans les cellules résistantes.
Ses recherches reposent sur un modèle de cellules de cancer colorectal développées au laboratoire, cultivées en présence d’irinotécan pendant un an, et devenues résistantes à cet agent.
La compréhension des mécanismes impliqués dans l’apparition de cette résistance permettra de développer d’autres traitements capables de cibler ces cellules cancéreuses devenues résistantes.
Les chercheurs pourront alors proposer de nouvelles combinaisons thérapeutiques adaptées aux patients devenus résistants à l’irinotécan.