Mis à jour le 20 octobre 2014

Cancer de la peau : une thérapie ciblée contre le mélanome métastasique

  • Le mélanome métastasique est un cancer de la peau dont le pronostic est encore sombre.

  • Si une thérapie ciblée, le vemurafenib, a montré une efficacité à court terme, le taux de rechute des patients reste important.

  • Le projet de Nicolas Béry consiste à étudier les mécanismes de ces rechutes et à tester une molécule capable de les inhiber.

Cette recherche est menée par Nicolas Béry en thèse dans l'équipe "Rho GTPases dans la progression tumorale" sous la direction de Gilles Favre, au sein du Centre de recherche en cancérologie de Toulouse.

Vos dons en actions
31 200 €

Le projet de Nicolas Béry a été sélectionné en 2013 par le Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale, qui lui a accordé 31 200 euros pour le mener à bien.

Qu’est-ce que le mélanome ?

Le mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules cutanées responsables de sa couleur, les mélanocytes. L’Institut national de veille sanitaire estimait à environ 8250 le nombre de nouveaux cas diagnostiqués en France pour l’année 2010, soit 3 % des cancers. Pris en charge à temps, le mélanome cutané reste de bon pronostic, notamment lorsque la tumeur ne s’est pas encore propagée aux autres organes (stade métastasique). Ainsi, 80 % des patients atteints d’un mélanome non disséminé sont encore vivants 5 ans après le diagnostic, contre 10 à 20 % des patients atteints d’un mélanome métastasique. Le traitement des mélanomes métastasiques représente donc un véritable enjeu de santé publique.

Le vemurafenib : une molécule novatrice

Jusqu’en 2011, peu de solutions existaient, la prise en charge du mélanome métastasique reposant essentiellement sur une chimiothérapie dite « palliative », c’est-à-dire prodiguée dans le but de soulager les symptômes sans visée curative. Aujourd’hui, de nouveaux traitements se développent. C’est le cas avec l’utilisation du vemurafenib. Cette molécule constitue une véritable thérapie ciblée : elle vise de préférence les cellules cancéreuses en s’attaquant à la protéine B-Raf, protéine mutée dans 50 à 70 % des cas de mélanome. B-Raf joue un rôle dans la division et la différenciation cellulaire. Seulement, si ce traitement est efficace à court terme, les patients sont très souvent sujets à des rechutes agressives.

Améliorer le traitement pour éviter les rechutes

Comprendre et lutter contre les mécanismes à l’origine des rechutes d’un mélanome est le projet que mène Nicolas Béry au sein du centre de recherche en cancérologie de Toulouse, sous la direction de Gilles Favre. Nicolas Béry se base sur les travaux effectués par son laboratoire d’accueil. Par le passé, les chercheurs ont pu montrer que l’inhibition de la protéine B-Raf mutée par le vemurafenib, au sein des cellules de mélanome, activait une deuxième protéine, RhoB, également impliquée dans la division cellulaire. De plus, ils se sont aperçus que l’inhibition de la synthèse de RhoB dans ce modèle induisait la mort des cellules cancéreuses. Ces premiers résultats suggèrent donc qu’un blocage de l’activation de RhoB additionné à un traitement par le vemurafenib pourrait s’avérer une approche intéressante dans le traitement du mélanome.

Vers un blocage de l’activation de RhoB

Le projet de Nicolas Béry au cours de sa quatrième année de thèse consiste à valider cette hypothèse. Il souhaite pouvoir mettre au point une molécule bloquant l’activation de RhoB et observer le retentissement de cette inhibition sur des cellules de mélanome métastasique, traités ou non par vemurafenib. Le chercheur a d’ores et déjà isolé des molécules capables d’inhiber de manière spécifique cette protéine. Il veut maintenant comprendre, par des techniques de biologie moléculaire, leur mode d’action à l’intérieur de la cellule. Nicolas Bery pourra ainsi montrer si une inhibition ciblée de l’activité de RhoB peut induire la mort cellulaire et potentialiser le traitement par vemurafenib.

Des applications possibles dans le cadre d’autres tumeurs

Outre une application directe sur le mélanome métastasique, le ciblage de RhoB pourrait s’avérer intéressant pour le traitement d’autres tumeurs, notamment dans certains cancers pulmonaires : une recherche qui pourrait donc s’avérer prometteuse à l’avenir. La thérapie ciblée pourrait ainsi s’avérer une véritable « chimiothérapie du futur », s’attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses et avec de meilleurs résultats.

Les cookies permettent d’améliorer la diffusion de nos informations, de mieux gérer vos centres d’intérêt, d’établir des statistiques et d’évaluer les performances du site. En poursuivant votre navigation, vous en acceptez l’utilisation. Pour plus d’informations ou vous opposer à cette utilisation, rendez-vous sur cliquez ici.