Leur étude a porté sur 227 personnes en « obésité sévère », une forme d’obésité mettant la vie du patient en danger et définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 en moyenne. Les praticiens ont effectué des prélèvements de tissus adipeux chez des patients lors d’actes chirurgicaux qui visaient à réduire la contenance de l’estomac pour provoquer une sensation de satiété plus rapide (au cours de la chirurgie de l’obésité).
A l’aide d’études de biologie moléculaire et cellulaire, les chercheurs ont montré que les cellules sénescentes du tissu adipeux, présentes sous la peau des patients (sous-cutané), sécrétaient une plus forte quantité de molécules favorisant l’inflammation comparé aux cellules sénescentes des autres tissus. A noter, le taux de sénescence dans le tissu adipeux sous-cutané était corrélé à celui d’une protéine, la leptine sérique. Un élément intéressant, car la leptine a des actions non seulement sur la satiété mais aussi sur l’inflammation des cellules.
De plus, les personnes en situation d’obésité présentent un risque majeur de diabète de type 2, au cours duquel l’insuline n'est pas produite en quantité suffisante. Le taux de glucose augmente de façon anormale dans le sang, avec des conséquences délétères sur la santé.
Dans cette étude, les complications métaboliques, telles que le diabète de type 2 ou un taux de cholestérol sanguin trop élevé, étaient plus fréquentes chez les patients présentant une sénescence importante du tissu adipeux sous-cutané.
Ces résultats suggèrent donc que, dans le futur, utiliser des traitements visant à éliminer les cellules sénescentes pourraient être utiles pour limiter les complications métaboliques observées chez les personnes sévèrement obèses.
Source : Rouault C et al. Senescence-associated β-galactosidase in subcutaneous adipose tissue associates with altered glycaemic status and truncal fat in severe obesity. Diabetologia 2020.