Mis à jour le 1 juillet 2016

Obésité : étude d’un système cérébral de régulation de l’appétit

  • Pour le moment, il n’existe pas de thérapie médicamenteuse qui permette de prendre en charge l’obésité.
  • Les chercheurs se penchent sur l’effet d’une molécule cérébrale, l’hormone de mélano-concentration, qui aurait notamment pour rôle le contrôle de la prise alimentaire et du poids.

  • Ils souhaitent comprendre son fonctionnement dans des modèles de souris mimant le contexte humain, ce qui pourrait déboucher sur de nouvelles pistes thérapeutiques.

Cette recherche est menée par Jean-Louis Nahon et son équipe « Génomique et Evolution en Neuro-Endocrinologie » à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Valbonne.

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C’est la somme allouée à Jean-Louis Nahon par la Fondation pour la Recherche Médicale en 2015 pour mener son projet à bien.

Une augmentation constante des cas d’obésité

On assiste aujourd’hui à une véritable « épidémie » d’obésité : la proportion de personnes dans cette situation n’a de cesse d’augmenter. Cette pathologie représente un problème de santé publique du fait des complications qu’elle peut engendrer. Pour le moment, les essais de médicaments pour traiter l’obésité restent infructueux. Aussi, les recherches redoublent d’intensité pour trouver de nouveaux moyens de lutter contre ce fléau.

Intérêt de l’hormone de mélano-concentration

Intérêt de l’hormone de mélano-concentration

Depuis plusieurs années, les équipes se penchent sur des éléments particuliers, les neuropeptides. Ces molécules sont sécrétées par les neurones et agissent en régulant leur action. L’un de ces neuropeptides aurait un rôle central dans l’obésité : l’hormone de mélano-concentration (ou MCH). Fabriquée par les neurones de l’hypothalamus, une région du cerveau, la MCH serait capable de contrôler la prise alimentaire et de réguler le stockage énergétique.

Des différences entre l’humain et le rongeur

Du point de vue physiologique, l’hormone de mélano-concentration agit chez les mammifères au niveau de deux protéines situées à la surface des neurones : MCH-R1 et MCH-R2. Une exception toutefois existe chez le rongeur, pour lequel seul MCH-R1 existe. De plus des gènes régulateurs du gène MCH sont présents uniquement chez les Primates, dont l’Homme. Ceci pourrait expliquer les échecs des essais thérapeutiques menés jusqu’ici. En effet, les composés thérapeutiques ont tous été mis au point à partir du modèle rongeur, puis testés dans ce même modèle avant d’être essayés chez l’humain.

Comprendre différents aspects régulés par ce système

L’idée des chercheurs est donc de mieux caractériser les fonctions régies par le couple MCH/MCH-R2 chez l’homme et de les comparer à celles tributaires du seul récepteur, MCH-R1, présent chez le rongeur. Les chercheurs utiliseront pour cela des modèles animaux spécifiques, créés spécialement à cette fin.

L’équipe souhaite également mieux comprendre l’effet de l’inflammation cérébrale dans l’apparition de l’obésité et le rôle que pourrait jouer la MCH dans ce contexte. Les chercheurs proposent d’étudier une molécule, issue du système immunitaire, et capable de moduler la production de MCH dans le contrôle cérébral de l’appétit. Ainsi, l’équipe souhaite pouvoir mieux caractériser l’interaction entre système immunitaire et système nerveux dans la survenue de l’obésité.

Ce projet pourrait ainsi déboucher sur de nouvelles modalités de prise en charge de l’obésité basées sur une action via la MCH : une approche innovante dans la pathologie.

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