Une pratique courante en France consiste à administrer des antibiotiques au moment de l’accouchement chez la mère, en prévention d’une infection du nouveau-né par des streptocoques du groupe B lorsque la femme est porteuse de ce microorganisme. En effet, ces bactéries font partie de la flore vaginale et intestinale normale de 10 à 30 % des adultes en bonne santé, mais constituent dans le même temps un pathogène potentiellement mortel lorsqu’il infecte le nourrisson.
Si cette politique de dépistage et de prévention a permis de réduire le risque d’infection et la mortalité, il est par contre très probable que l’antibiothérapie, en touchant d’autres bactéries que les streptocoques du groupe B, engendre des modifications de la composition du microbiote intestinal transmis par la mère. A ce jour, aucune étude n’a été menée sur les effets de ces antibiotiques donnés lors de l’accouchement, aussi bien sur le microbiote du nouveau-né que sur ses répercussions à plus long terme, au niveau de la maturation du système immunitaire de l’enfant notamment. Claire Poyart va ici se pencher sur les effets potentiellement délétères des antibiotiques.