Pour étudier cette hypothèse, l’équipe a utilisé une large cohorte de patients, la cohorte européenne Metacardis, constituée pour étudier le rôle du microbiote intestinal dans le développement des maladies cardiaques et métaboliques, ainsi que plusieurs modèles expérimentaux. Au terme de leur analyse, ils ont observé que l'obésité sévère est associée à une diminution des bactéries productrices de biotine, à des taux de biotine sanguins réduits et à des défauts d’utilisation de la vitamine dans le tissu graisseux. Chez la souris, un régime riche en graisses ou la prise d’antibiotiques conduisent au même type d’altérations du microbiote et de la biotine bactérienne.
A l’inverse, la chirurgie bariatrique, acte chirurgical visant à restreindre l’absorption des aliments par la diminution du volume de l’estomac pour les cas d’obésité les plus sévères, entraine une augmentation de l’abondance des bactéries qui synthétisent la biotine dans le microbiote et une hausse de la biotine sanguine, chez l’homme comme chez l’animal.
Enfin, fait très intéressant, ajouter de la biotine ou/et des prébiotiques chez des souris rendues obèses par un régime riche en graisses, améliore la diversité de leur microbiote intestinal et la production de biotine bactérienne, tout en limitant la prise de poids et le taux de sucre sanguin.
Ainsi, cette étude montre que des stratégies qui associent biotine et supplémentation en prébiotiques pourraient s’avérer des approches pertinentes lors de la prise en charge de l’obésité sévère.