L’optogénétique : une technologie novatrice
Récemment, il a été possible de rendre partiellement la vue à certains patients en utilisant une « rétine artificielle », un implant électronique fixé à la rétine qui réintroduit des signaux électriques dans les cellules de la rétine aveugle. Seulement, si ces résultats se sont révélés prometteurs, les signaux transférés à la rétine par le dispositif ne permettent pas encore d’avoir une résolution pleinement satisfaisante pour reconnaitre des visages ou se déplacer de manière autonome.
Serge Picaud et son équipe souhaitent développer une autre technologie innovante afin de réintroduire une activité électrique dans la rétine aveugle. Dans ce cas, l’activation des cellules de la rétine aveugle est obtenue par l’introduction dans la cellule d’une protéine qui génère un courant sous l’effet de la lumière. A l’aide de méthodes d’optogénétique, ils souhaitent donc faire produire aux cellules photoréceptrices de la rétine une protéine capable de capter la lumière et de générer en retour un courant électrique transmissible au nerf optique. Pour cela, il faut « insérer », au cœur des cellules nerveuses, le gène capable de produire cette protéine afin qu’elles puissent la fabriquer. Dans une collaboration internationale, l’équipe a déjà obtenu des résultats très encourageants sur des souris aveugles qui peuvent à nouveau suivre le mouvement d’une mire, ainsi que sur des cultures de cellules humaines de rétine prélevées post-mortem;