Mis à jour le 1 mai 2014

Greffes : expliquer le mécanisme de rejet dans la transplantation pulmonaire

  • La bronchiolite oblitérante constitue l’une des principales causes de rejet dans la greffe pulmonaire.

  • Mallory Pain, en quatrième année de thèse à l’Institut du thorax à Nantes, explore les mécanismes à l’origine de cette pathologie.

  • Elle a découvert que la maladie se développait suite à une transformation cellulaire, et souhaite aujourd’hui mieux la caractériser, ce qui pourrait déboucher sur la découverte de marqueurs précoces du rejet de greffe.

Ce projet est mené par Mallory Pain sous la direction d'Antoine Magnan au sein de l'Institut du Thorax de Nantes.

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18 200 €

Le projet de Mallory Pain a été sélectionné en 2013 par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale. Un budget de 18 200 € a été accordé à cette étudiante pour mener à terme sa thèse de Sciences.

Son travail a récemment été primé lors des Doctoriales 2014 des Pays de Loire dans la catégorie « Innovation et valorisation ».

Le rejet dans la greffe pulmonaire

La greffe pulmonaire est parfois la seule issue pour les patients atteints de maladies chroniques respiratoires avancées telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive, l’emphysème ou encore la mucoviscidose. Seulement, dans un cas sur deux, la greffe ne fonctionne pas. On assiste alors à un phénomène dit de « rejet de greffe » qui peut conduire à la perte du greffon voire au décès. Mallory Pain et son équipe d’accueil « Pathologies bronchiques et allergies », à l’Institut du thorax de Nantes, explorer les mécanismes à l’origine de ces rejets fréquents au cours de la greffe pulmonaire.

La bronchiolite oblitérante en ligne de mire

La bronchiolite oblitérante en ligne de mire

La bronchiolite oblitérante est la principale cause d’échec à moyen terme de la transplantation pulmonaire. Elle se traduit par une réaction inflammatoire au niveau des bronchioles, les prolongements des bronches chargées du passage de l’air vers les alvéoles pulmonaires, et par l’apparition d’un tissu fibreux cicatriciel qui les obstrue et empêche le fonctionnement pulmonaire normal. Pour le moment, les mécanismes en cause sont méconnus. Au cours de sa thèse, Mallory Pain et son équipe ont mis au point un modèle d’étude, en laboratoire. Il a été développé à partir de bronches de donneurs d’organe, mises en culture avec des cellules du système immunitaire venant d’un autre individu, comme si c’était le receveur. Ce système « in vitro » mime donc les conditions d’un tissu pulmonaire transplanté.

Une transformation cellulaire à la base de la bronchiolite oblitérante

A l’aide de ce modèle, Mallory Pain a pu observer qu’au cours de la bronchiolite oblitérante, les cellules composant la bronche, se transforment en fibroblastes. Ce sont ces cellules qui sont responsables du tissu fibreux cicatriciel à l’origine de la maladie. Au cours des 3 premières années de ce travail, Mallory Pain a démontré que ce processus était induit par les cellules du système immunitaire.

Vers des marqueurs précoces du rejet

Aujourd’hui, elle souhaite confirmer ces observations et mieux décrire les mécanismes sous-jacents. Ainsi, la chercheuse utilisera des techniques de biologie cellulaire et moléculaire durant sa 4e année de thèse pour mieux caractériser les protéines impliquées dans le processus de transformation des cellules ainsi que les gènes en jeu. Les résultats de ces travaux pourraient déboucher sur la découverte de marqueurs précoces de cette complication de la greffe, que l’on pourrait doser dans le sang ou lors d’un prélèvement de bronche. Ces travaux pourraient également permettre d’identifier une cible pour la mise au point de futurs traitements. Au-delà de cet intérêt dans le cadre de la transplantation pulmonaire, ce projet pourrait également apporter des indices pertinents sur le développement d’autres maladies chroniques bronchiques.

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