Marina Carrère d’Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Entretenir son hygiène bucco-dentaire, c’est le gage d’une bouche en bonne santé mais c’est aussi diminuer le risque de dégradation de l’état de santé général et d’un certain nombre de maladies systémiques.
Plusieurs études scientifiques ont mis au jour l’existence d’un lien entre une mauvaise santé bucco-dentaire et un risque accru de maladies cardiovasculaires. Elle favorise en effet l’athérosclérose et augmente donc le risque d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux. Des liens ont aussi été identifiés entre la santé bucco-dentaire et des maladies telles que le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, certains cancers, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la maladie d’Alzheimer mais aussi le risque d’accouchement prématuré.
cela peut conduire à une gingivite (inflammation de la gencive), voire à une parodontite si l’inflammation gagne d’autres tissus qui soutiennent les dents. Des bactéries naturellement présentes dans la bouche peuvent alors passer dans la circulation sanguine et engendrer un état inflammatoire ailleurs dans le corps, ce qui favorise le développement d’autres pathologies. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, des analyses post mortem ont mis en évidence la présence de bactéries buccales communes dans le cerveau de malades.
Avec l’âge et la prise de certains médicaments (antihypertenseurs, antidépresseurs, traitements du glaucome, de l’incontinence…), la production de salive diminue ce qui complique la déglutition et fragilise la santé bucco-dentaire. Une étude japonaise publiée en 2018 suggère que chez les plus de 65 ans, des difficultés à mastiquer ou des dents manquantes sont associées à un risque plus important de chutes, sans qu’une explication de ce lien ait été mise au jour. Les infections pulmonaires par inhalation de bactéries buccales pathogènes sont aussi plus fréquentes chez les personnes âgées.
Avec le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste, porte-parole de l’Union française de santé bucco-dentaire (UFSBD).
Adopter les bons réflexes
Comme un miroir du fameux effet placebo, l’effet nocebo se définit par des effets psychologiques et/ou physiologiques négatifs liés à la prise d’une substance n’ayant pourtant aucune action pharmacologique connue.
Depuis quelques années, les autorités sanitaires mettent en garde contre la consommation d’aliments ultratransformés.