Marina Carrère d’Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Actuellement, les femmes âgées ont un risque 50 % plus important que les hommes de développer une démence, et plus particulièrement une maladie d’Alzheimer.
Une inégalité qui peut s’expliquer par différentes raisons.
Parmi les principaux facteurs de risque de démences : les maladies cardiovasculaires, et plus particulièrement les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Or, après la ménopause, les femmes ont plus de risques de faire un AVC que les hommes.
On sait aussi qu’elles sont moins bien prises en charge que ces derniers en cas d’AVC, et qu’elles souffrent donc de séquelles plus importantes.
Par ailleurs, Séverine Sabia et son équipe Inserm du Centre de recherche épidémiologique et statistiques à l’Université de Paris viennent de montrer que le niveau d’éducation pourrait aussi entrer en ligne de compte. Notamment parce qu’il influence par la suite les capacités de mémorisation et d’agilité verbale des seniors : c’est ce que l’on appelle la réserve cognitive. Les chercheurs ont constaté « une meilleure réserve cognitive chez les femmes nées plus récemment, en partie grâce à un accès plus important aux études supérieures. » Cette inégalité de risques liée à l’éducation pourrait cependant s’estomper progressivement puisqu’à partir des années 1960 de plus en plus de femmes ont fait des études supérieures.
Source : The Lancet Public Health, février 2021.