Marina Carrère d’Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
En 2017, le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et présidente du Réseau Morphée (réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil) déclarait : « Le manque de sommeil nous tue. »
Et cela a été constaté par de très nombreuses études scientifiques.
En dehors des petits dormeurs, qui constituent environ 1 à 3% de la population génétiquement programmée pour se contenter de 4 à 5 heures 30 de sommeil par nuit, « un adulte se met en réel danger s’il dort moins de six heures par nuit ». Après une nuit trop courte, il y a des risques immédiats : troubles de l’humeur, baisse de l’attention et problème de vigilance. À moyen terme, c’est une irritabilité importante qui peut s’installer, un risque de syndrome dépressif et surtout des difficultés d’apprentissage. Enfin, si le déficit de sommeil devient chronique, il y a un risque accru d’obésité et de diabète.
D’après une étude américaine de 2010, des nuits de moins de 6 heures augmentent le risque de diabète de type II de 28% ! D’autres études ont montré un lien entre le manque de sommeil chronique et le risque de maladies cardiovasculaires (hypertension, accident vasculaire cérébral, infarctus…) mais pour l’instant, les mécanismes sont encore mal compris. Par ailleurs, le sommeil jouant un rôle dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire, des nuits trop courtes favorisent aussi le risque d’infection et de certains cancers.