Marina Carrère d’Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Les édulcorants sont des additifs alimentaires utilisés pour réduire la quantité de sucres ajoutés, et donc de calories, tout en maintenant un goût sucré apprécié des consommateurs. Il s’agit par exemple de l’aspartame, la saccharine, l’acésulfame-K ou le sucralose.
Ils sont présents dans beaucoup d’aliments industriels, certains même qui ne contiennent traditionnellement pas de sucres ajoutés comme les chips aromatisées ! Et depuis plusieurs années, pointés du doigt comme potentiellement cancérigènes…
Pour explorer cette possibilité, l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) a analysé les données de santé et de consommation d’édulcorants des quelque 103 000 Français participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé.
Résultat : cette étude « suggère, en accord avec plusieurs études expérimentales in vivo et in vitro, que les édulcorants artificiels, utilisés dans de nombreux aliments et boissons, pourraient représenter un facteur de risque accru de cancer », explique Charlotte Debras, première auteure et membre de l’EREN.
Mais gare aux conclusions hâtives : mieux vaut limiter sa consommation d’édulcorants, certes, mais attention à ne pas revenir à une alimentation trop riche en sucres naturels qui eux augmentent très clairement le risque de diabète et de surpoids. L’idéal serait plutôt de se déshabituer progressivement du goût sucré, et de limiter la consommation d’aliments transformés, quels qu’ils soient.
Une fois passés dans la circulation sanguine générale, médicaments et aliments sont métabolisés par le foie. Mais ils peuvent aussi inhiber ou stimuler certaines enzymes.
Les autorités sanitaires mettent en garde contre la consommation d’aliments ultratransformés, contenant un ou plusieurs additifs de type conservateurs, émulsifiants, édulcorants, texturants…